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Le jour se lève, Léopold !

+ d'infos sur le texte de Serge Valletti
mise en scène Michel Didym

: Pour une fable : La comédie de la mort

Sur le mode essentiel de la conversation et de la digression perpétuelle qui deviendra sa marque de fabrique, Valletti raconte pourtant une histoire, qui semble parfois se perdre dans les méandres d’improbables débats et de ruses approximatives. Celle-ci ne place pas Léopold au centre, comme pourrait l’annoncer le titre ; il n’est que le témoin secondaire, une sorte d’homme à tout faire qui va chercher les œufs, les fait cuire et râle de devoir toujours nettoyer. De fait, il n’y a pas de centre ni d’action centrale, sauf quand Valletti semble soudain le décider. Alors Meredick, le malade imaginaire, celui que ses amis brocardent parce qu’il ne se lève pas depuis trois ans, qui a été opéré d’on ne sait quoi et qui souffre d’il ne sait quoi, meurt brutalement à la fin, mais hors scène, sur la jetée, et entouré du seul bruit de la jetée qui l’entoure.
Curieux dénouement pour une pièce qui s’affirme comme une comédie burlesque, où les personnages incertains multiplient les pataquès et les impossibles jeux de mots. Pourtant, en filigrane, une sorte de douleur, vieille comme le théâtre, celle de l’échec amoureux ou de la trahison. Meredick aime Suzy qui l’aime bien mais qui se laisse courtiser par Le Mailleur. Élise a épousé Calberson, pour l’argent, dit-on, et disparaît la nuit même de ses noces, et se retrouve à la Gare centrale, une valise blanche à la main ; Meredick meurt entouré de ses amis sur une jetée : ces départs s’inscrivent en parallèle, pour un ailleurs ou pour la mort. A moins que... à moins que Meredick ne meure pas, (après tout, on ne le voit pas mourir), et qu’il s’agisse d’une sortie et d’un dénouement à la Scapin. Il profite d’ailleurs largement de ses « dernières volontés » pour imposer quelques caprices à son entourage. Pourtant, sa mort coïncide avec la confirmation de ses doutes : ça n’est pas lui qui intéresse Suzy. Calberson abandonné par Élise boit calmement des bières sur la plage. Meredick, pas même vraiment délaissé, meurt d’un coup ; à cause du froid ?

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