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Le Petit Chaperon en sweat rouge

+ d'infos sur le texte de D’ de Kabal
mise en scène D’ de Kabal

: 1 conte, de multiples chemins

Un laboratoire de situations


Si l’on pouvait rire de l’inquiétude des parents ? Si le prédateur n’était pas celui qu’on croit ? S’il n’y avait pas de victime ? Tous ces « si » m’ont amené à vouloir revisiter le conte d’origine et mêler au sein d’une même histoire plusieurs chemins possibles.


Expérimenter plusieurs modes de transmission


Dans ce conte, la question de la transmission de l’adulte à l’enfant est en jeu. Comment faire comprendre à l’enfant le monde dans lequel il entre ? Comment le mettre en garde contre les dangers potentiels sans l’effrayer ? Comment le protéger du monde qui l’entoure ? Comment lui faire apprivoiser le monde dans lequel il aura à vivre ?
Toute transmission se réinvente à chaque époque, dans chaque famille, à chaque instant, entre chaque personne. Explorer les chemins possibles du petit Chaperon en Sweat Rouge est l’occasion de l’expérimenter.


Enjeux de réécriture du conte


« Enfants ! Ecoutez vos parents ! », le conte a souvent été réduit à une leçon de morale. Et pourtant, le conte est infiniment plus complexe, riche d’interrogations et de mystères. Selon moi, l’histoire raconte avant tout la confrontation de l’enfant avec le monde extérieur : le monde des adultes (familier) et le monde étranger (non familier) représenté par le loup.


Chacun des chemins est donc envisagé comme un parcours initiatique, l’expérimentation de toutes les premières fois. Celles-ci sont toujours vécues comme des épreuves qui, une fois surmontées, nous permettent de franchir un cap. Les premières fois sont pleines de surprises, d’étrangeté, de peurs et de joie, ce face-à-face avec l’inconnu et le danger nous placent dans des situations précaires qui nous rendent plus alertes : elles sont aussi là, comme des cadeaux, pour nous rappeler que nous sommes vivants.


Le conte nous fait prendre conscience que dans ce passage du monde de l’enfance au monde adulte, se cache une violence : celle, pour l’enfant, de l’acceptation des limites et du renoncement à la liberté totale, celle d’adhérer à un monde qu’il n’a pas choisi et dont les clés lui sont encore étrangères. Cette acceptation n’est pas naturelle, elle peut susciter résistance, incompréhension, voire refus total. Il y a un besoin chez l’enfant, vierge de tout, de transgresser les règles qu’on lui somme de respecter. Car l’enfant qui découvre le monde est cet être étranger que nous avons oublié, qui désire savoir ce qui se cache derrière les règles, quitte à rencontrer le loup.


Une forme originale au service du conte : un concert/spectacle


Qu’est-ce qu’un conte ? Une histoire qui se raconte et se transmet essentiellement par la parole. Trouver un prolongement de la fable du lit de l’enfant à la scène tout en respectant la spécificité du conte est pour moi essentiel, indissociable de l’histoire elle-même. Il me fallait trouver une forme de manière à ce que l’imaginaire de la fable soit suscité essentiellement par les mots de l’auteur et la voix du conteur, qu’il ne soit ni joué ni représenté. Aussi cette adaptation scénique de l’histoire du Chaperon en Sweat Rouge prend la forme d’un concert/spectacle où toutes les possibilités de la voix sont explorées.


La distribution : Une chanteuse (charlotte etc.), un musicien/chanteur (Franco Mannara), un narrateur human beat box (Blade), un human beat box (K.I.M) un slammeur/chanteur (D’ de Kabal).


Charlotte etc interprète Le petit Chaperon en Sweat Rouge, Blade et D’ de Kabal prennent en charge les autres rôles. Blade est à chaque fois un personnage témoin, une espèce de Jiminy Cricket, la conscience du petit Chaperon en Sweat Rouge. D’ de Kabal, revêt de sa voix grave et caverneuse l’apparat des différents loups de chaque parcours : le seul son de sa voix suggère l’apparition du loup, il est modulé en fonction des différentes apparences investies par le loup.


La musique : Le spectacle est entièrement buccal : aucun instrument mais cinq interprètes armés, à la manière de griots modernes, d’une batterie de micros. Voix parlée, voix chantée, bruitages, human beat box, ambiances sonores sont mis au service de l’histoire racontée.


La musique est codifiée, chaque personnage est identifié par un type de son, un environnement sonore et un style musical qui lui sont propres et ce, quel que soit le tableau : rythmique régulière à la manière d’une marche et forte utilisation des basses pour le loup, style guilleret flottant pour le petit chaperon rouge.


J’ai, à travers cette création musicale, un désir très fort que chaque pôle ait sa ritournelle, des airs qui reviennent comme des obsessions et restent dans la tête. De là l’envie d’interpréter cette musique uniquement à la bouche pour avoir des thèmes mélodiques puissants que l’on puisse fredonner.
Plusieurs interprètes disposent pour ce faire de loop stations. En mélangeant les sons, en les enregistrant en direct et en les mettant en boucle, nous obtenons un matériau sonore mouvant qui se manipule en direct et qui donnera naissance à des possibilités infinies. Le fait de pouvoir s’enregistrer sur plusieurs pistes peut donner une impression de multiplicité (30 loups ou une infinité de parents dont les voix se mélangeront dans la tête du petit chaperon rouge) et permet de travailler sur la polyphonie.
Cet exercice vocal permet une part d’improvisation qui nous demande de réinventer, dans une certaine mesure, la bande son à chaque représentation.


La scénographie est le prolongement de ce principe : cinq stands différents dans lequel chaque interprète prend place, chacun son espace d’interprétation, chacun, dans cet espace, un univers de jeu et d’expérimentation vocale.


La lumière joue également un rôle important : elle peut saisir des ambiances, faire basculer d’un univers à un autre, exposer un interprète.


La mise en scène explore les ressources sonores et visuelles pour créer une tension, jouer sur la peur et la crainte du danger qui court pendant toute la durée de l’histoire, puis la désamorcer brutalement par des changements d’atmosphère ou des effets de décalage burlesques.

D' de Kabal

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