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Le Funambule

+ d'infos sur le texte de Jean Genet
mise en scène Julien Fišera

: Note sur l’espace

L’acte artistique nous dit Genet dans le texte est magnifié par la prise de risque, par le danger qu’il y a à monter sur le fil. Ce texte, qui part d’un émerveillement premier et qui est celui de Genet au cirque, ne parvient à se départager de la nécessaire fascination que doit provoquer l’interprète. Genet dit de la corde qu’elle à la fois « une ligne infinie et une cage » et c’est ce paradoxe qui a guidé nos premières réflexions.


L’espace du Funambule est un cadre extrêmement dessiné dans lequel se font entendre les mots du poème. La scénographie proposée par Virginie Mira s’invente comme un dispositif jouant de la désorientation qu’amène l’exercice du funambulisme. La perte de repères est une conséquence recherchée par le funambule. Au pied du fil le spectateur s’interroge : le funambule flotte-t-il en l’air ? Comment y parvient-t-il ? Sur quoi reposent ses pieds ?


Le plateau a été délibérément vidé de tout élément de jeu qui aurait pu accrocher le regard. Pierre-Félix Gravière évolue sur le plateau nu et c’est l’environnement autour de lui qui est amené à se mettre en mouvement. En effet, une grande toile tendue au plafond de plus de 100 m2 réunit les deux espaces de la scène et de la salle. Ce « ciel » est articulé et vient chercher le comédien sur le plateau. Ce dispositif pourrait alors renvoyer à l’art du funambule, dans un entre-deux entre les mondes terrestre et céleste, révélant le vide qui nous entoure.


Le comédien Pierre-Félix Gravière est seul en scène. Il s’adresse directement à nous, dans un rapport d’évidence, cherchant par les mots à approcher l’incandescence qu’appelle Genet.


Car enfin, en quoi la prise de risque du funambule oeuvrant à plusieurs mètres du sol nous toucherait-t-elle aujourd’hui ? Genet semble nous en donner la clé à la toute fin du texte, définissant Le Funambule non pas comme une suite de conseils mais comme un poème qui est une déclaration d’amour absolue, et par-delà, une invitation à l’action, à « s’enflammer ».


Ce texte s’apparente à une invitation au funambulisme, une invitation à la danse, et avant tout à rejoindre le monde des vivants. Enfin, Le Funambule est un vademecum, une oeuvre que l’on emporte avec soi, une oeuvre qui nous porte. Un bréviaire.

Julien Fišera

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