: Le mot de l'auteur
De l'étincelle aux flammes
La toute première version du Brasier date de 2009. À l’époque, je voulais créer une comédie noire qui empruntait aux codes de la tragédie grecque. J’étais interpelé par la notion de fatum et de malédiction : que faire lorsque l’hérédité se présente à nous comme une condamnation ? Toutefois, plutôt que de donner la parole à des héros, j’avais envie de mettre en scène des personnages plus petits que nature. Des destins immenses pour des êtres tout simples. Ma façon, j’imagine, de dire que chaque vie est colossale.
Sept ans plus tard, je réalise – comme c’est souvent le cas – qu’un autre projet s’est inséré à travers mes intentions de création. La malédiction qui plane sur Le brasier, ce n’est pas la volonté assassine d’un poupon, ni même les fantasmes tordus d’une femme seule. La réelle tragédie de la pièce, c’est de donner à voir des existences qui, incapables de se lier les unes aux autres, sont destinées à demeurer orphelines.
Partout, le sentiment d’appartenir à la famille humaine s’effrite. Se croire coupé des autres – qu’importe l’autre – c’est devenir myope. Et lorsqu’on ne voit plus, on titube, on tâtonne et l’immobilisme s’installe. Le brasier, c’est mon désir de craquer une allumette au milieu de cet obscurantisme grandissant. Quitte à y mettre le feu.
David Paquet
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.