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Le Bardo

+ d'infos sur l'adaptation de Joris Mathieu ,
mise en scène Joris Mathieu

: La Pièce

Le Bardo est un labyrinthe qui relie le monde des vivants et celui des morts, là où l’histoire individuelle télescope l’Histoire collective, là où se troublent les référents spatio-temporels communément admis. Le spectateur, seul, se confronte à lui-même et ouvre des portes intérieures insoupçonnées.
Nous poursuivons notre collaboration avec Antoine Volodine, complice enthousiaste, pour construire un parcours d’images, de sensations et de mots qui touille notre mémoire cellulaire.
Sept chambres fictionnelles créées lors de nos résidences à travers l’Europe et la Tunisie tout au long de la saison 2009-2010 inventent une nouvelle géographie sensible et poétique.
Les spectres que nous générons sont des ré-interprétations de l’Histoire, des traductions visuelles de ce qui transpire des murs d’un quartier, des odeurs, d’un objet singulier. Comme la police scientifique fait ressortir les traces de sang qui échappent à l’oeil nu, nous cherchons à rendre visible l’invisible.
La première traversée du Bardo est présentée à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon en juillet 2010. Ensuite, nous poursuivrons le chemin du Bardo avec ceux qui voudront nous accompagner pour réaliser les 49 stations qui le composent (Cherbourg, Caen, …)


Une cartographie post-exotique, un site immersif


Chaque lieu qui accueille une résidence de création de ce projet s’inscrit d’office dans la cartographie post-exotique de l’ensemble de l’aventure. C’est à dire qu’il devient une parcelle d’un territoire fictionnel. Car une fois générés, nos personnages échappent aux règles de la physique, ils empruntent des galeries souterraines, des couloirs virtuels qui leur permettent de passer sans entrave d’Avignon à Belgrade, de Cluj à Vénissieux... En se déplaçant, ils transportent leurs histoires dans des lieux qui deviennent des territoires d’exils.
En effet, lorsqu’ils ne viennent pas se manifester physiquement dans le monde réel, nos fantômes poursuivent leurs errances à l’intérieur d’un territoire en construction évolutive. Cette terre inconnue prend la forme d’un site multimédia immersif, dans lequel les spectateurs peuvent naviguer. C’est un monde infini, une sorte de « Google earth » bardique, que l’on peut survoler, dans lequel on peut zoomer, s’approcher, circuler dans des panoramas vierges ou en ruines à la recherche d’une humanité. Ces panoramas sont reconstitués à partir des photos prises lors de nos étapes de création, des clichés retravaillés, modifiés, des séquences animées ou vidéo, qui seront fictionalisés puis mis en ligne sur le réseau internet.
Ce continent inventé s’agrandira donc au gré des créations successives.
Il s’agit pour nous de réaliser un projet, sans limitation dans le temps, en évolution permanente, permettant de rapprocher des espaces naturellement éloignés, pour fonder une nouvelle civilisation autarcique, issue de la fusion d’identités multiples, créant des décors fantastiques et des chocs urbanistiques.
Notre cartographie sera constituée de 49 parcelles, plus ou moins vastes. Les internautes pourront faire des apnées sur le site. A leur première visite, le séjour sera court. Plus ils reviendront, plus ils seront entrainés et plus ils pourront plonger longtemps dans le Bardo et l’explorer.


Le Bardo Thôdol, le livre des morts tibétains, sert de ressort dramatique à toute notre aventure. Lu au chevet des mourants, il est une suite d’instructions données à ceux qui veulent dépasser la mort, en métamorphosant son processus en un acte de libération. Nous sommes au coeur du mécanisme de la transmigration. Les étapes que la conscience va parcourir, ses premiers pas dans l’au-delà, sont décrites au mourant selon une chronologie rigoureuse, afin d’espérer le libérer de la roue des incarnations successives, le Samsara. Le défunt traverse le Bardo, au cours duquel il ne comprend pas qu’il est mort et se trouve dans un état proche du sommeil. La récitation de la première partie du livre est destinée à lui faire prendre conscience de son état, lui épargner les regrets et le préparer à la libération finale. Si, mal préparé et apeuré, il ne saisit pas cette occasion d’entrer dans le nirvana et tombe dans un piège, le défunt recommence un cycle.
Le voyage dans l’au-delà commence avec le dernier souffle et peut durer jusqu’à sept fois sept jours, soit quarante-neuf jours. Mais parfois, le trépassé est conduit à renaître avant terme.
Ajoutons que le processus de la mort est revécu par le défunt tous les sept jours.

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