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La Tendresse

mise en scène Julie Bérès

: Le Plateau

UNE FORME PERFORMATIVE POLITIQUE ET UN ÉCRIN DE MASCULINITÉ.


Comme une entreprise d’excavation mêlant inextricablement l’intime et le politique, le plateau sera un lieu où l’on se débat avec sa propre histoire et où l’on met en jeu les fantômes, travaillé par une volonté éperdue de se forger son propre chemin. Cette bataille aujourd’hui souvent intériorisée, secrète, non formulée, comment la déplier, y faire un instant retour, lui donner un corps ? De quoi sommes- nous les héritiers ?


L’espace du plateau devient un lieu performatif de tentatives et de partage, qui redonne leur place et leur temps à des vitalités, celles de ces histoires individuelles, de ces drames humains et quotidiens.


Il ne s’agit pas d’un théâtre documentaire, voyeuriste. Nous souhaitons trouver un dispositif qui permette d’interroger les typologies figées et les stéréotypes d’hyper- masculinité. Mais aussi des hommes qui inventent des chemins de traverse dans leur représentation d’eux-mêmes. Pour cela, nous nous inspirons de pratiques artistiques emblématiques d’une sur- affirmation du masculin comme, le Krump, le pop pour voir comment ces pratiques peuvent paradoxalement être des endroits de transfiguration et de catharsis.


LE BATTLE, DÉFI PAR LE CORPS


Nous avons choisi d’investir une forme qui traverse l’histoire du théâtre : le Battle et qui constitue par essence un écrin de masculinité. Pensé comme une forme artistique contemporaine, le « Battle » signifie « joute » par les mots ou par les corps. C’est un affrontement en public de danseurs ou de performers, il y a le vainqueur et l’humilié. Il s’agit de vaincre l’adversaire par une démonstration de puissance. Cette pratique a des ramifications très anciennes, et particulièrement théâtrales.


La pantomime qui est l’un des genres « théâtraux » les plus prisés de la Rome ancienne, s’articulait autour de trois supports : la danse, la musique et le chant. Le danseur, qu’on appelle archimime avait également la possibilité de parler. Il était notamment réputé pour ses « punchlines » (on dirait « clash » aujourd’hui), des phrases rythmées sous forme de harangues mais on l’acclamait surtout pour la puissance de ses acrobaties, de sa sensualité comme de son agressivité.


Ce que nous puisons dans le hip-hop c’est sa capacité de théâtralisation des corps : contorsions, postures carnavalesques, grimaces, visages contractés qui se déforment et se convulsent, spasmes qui expriment une colère, une fureur, une rage. L’emphase, l’outrance, l’hyperbole, la démesure sont un débordement des normes.


Au coeur de ces affrontements performatifs qui théâtralisent les corps et transgressent les lieux communs, c’est la question des violences symboliques et en actes, de la domination de classe et de genre, qui nous intéresse. Qu’ils se défient entre eux ou qu’ils dansent en choeur pour défier le public, nous sommes convaincus que la charge poétique des corps peut devenir un vecteur puissant de la contestation sociale et de l’affirmation, à tâtons, de nouvelles voix/ voie pour les homme

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