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La Pantoufle

+ d'infos sur le texte de Claude Ponti

: De la découverte à la réalisation

Quelle idée magnifique – et inédite – de plonger dans la vie rêvée d’un foetus… Ses envies, ses inquiétudes, sa fraîcheur comme sa vanité appartiennent au monde de la petite enfance, bien sûr, mais également aux ressorts intimes de bien des adultes… Quelle belle métaphore de la vie, avec ses apprentissages, ses mesures de risques et les assurances que l’on se crée pour y parer, ses jeux de rôles sociaux, pour, au bout du chemin – d’un autre chemin -, la difficulté de se dépouiller de tout ce que l’on a accumulé, riche seulement de notre nudité…


Lorsqu’on aborde ce texte, on ne peut qu’être frappé par la foule de descriptions - d’objets, de positions dans l’espace, de comportements – qui se dessinent dans La Pantoufle ; quand on connaît l’univers de Ponti le dessinateur, son bonheur de mettre en espace et en décors chaque situation, on voit son imaginaire pictural totalement investi dans les mots… Il nous a paru évident de lui demander, dès lors, de signer l’environnement visuel du spectacle. Nous rêvions aussi pour Grand Bébé d’un comédien hors normes, très grand paradoxalement (avec la silhouette et l’humour d’un Jacques Tati), disposé à explorer le champ de sa propre enfance, de cette qui continue à vivre en nous à travers le vécu, la maturité.


Eviter les pièges du “faire semblant d’être un bébé“ dans la gestuelle ou la voix. A-t-on jamais vu d’ailleurs, un foetus parler ? Et que représente, en réalité, cette pantoufle, si ce n’est métaphoriquement le “nid“ où s’enfouit le plus intime de nous-même ? Le “au plus profond de soi “, le “fond de mon coeur“, ce cocon protecteur, doux et tendre, investi dans un objet si concret, désuet et familier : une charentaise… Comme la porte, qui grandit, et qui doit être tout aussi concrète. Toute une poétique se livre alors aux regards, par-delà les situations comiques et les jeux de langage.


Quant à l’Oreiller – ou ami imaginaire, doudounounou, jamais moralisateur – n’est-il pas le regard aimant qui nous permet d’exister, de grandir, de se déployer ? Sa fonction n’est pas de réfléchir - dans le sens miroir -, mais peut-être symboliquement, de représenter l’accession à la Personne : pour pouvoir être soi il faut être au moins deux…


L’espace autour de la Pantoufle : y a-t-il un sol, et de quelle matière ? Ou est-ce que tout flotte dans un grand NOIR ? Y a-t-il un haut et un bas ? Sommes-nous dans un “ventre“ ? Un espace mental où apparaissent/disparaissent les objets-pensées (objets pensés) sans que n’interviennent les lois du monde physique ?


Sans doute suivrons-nous la « logique du rêve » - ses lois sont différentes mais bien réelles.


L’univers sonore : il y aura des battements de coeur, des bruits d’eau, de vaisselle, des gargouillis, des rires lointains, les voix de la mère et du père, des murmures, du gong, de la contrebasse à l’archet… Le son est le principal matériau architectural, et un partenaire de jeu essentiel pour Grand Bébé et l’Oreiller. Jean Faravel, qui sut créer les effets extra -ordinaires du “tintamarre“ des Bijoux de la Castafiore pour nous, à Am Stram Gram, est le complice essentiel de cette production.

Dominique Catton et Christiane Suter

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