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La Jurassienne de réparation

mise en scène Patrice Jouffroy

: Présentation

Synopsis


On suivra l'espace d'une heure trente environ, la vie d'un petit garage ambulant, avec le père, Camille Goydadin, le fils Claude, les mécanos Ali et Nicolas… "La Jurassienne de Réparation", serait dit-on... installée dans le Haut Jura, aux Moussières. Au départ, historiquement, le père aurait lui même hérité du garage de l’ancêtre Emile, qui créa la Société des Garages Goydadin, au début de l’ère automobile en février 1908.
Mais la concurrence, la mauvaise gestion, un fils peu enclin aux affaires, et une ambition mal assumée (la raison sociale "jurassienne" en témoigne…) mettent à mal cette dynastie d’artisans.
Ainsi, après faillite et dégraissages successifs, "La Jurassienne de Réparation" n'a pu, pour survivre depuis 1995, que conserver une camionnette Renault élimée, quelques outils, une remorque, 2 ouvriers, pour se lancer en vivotant sur les routes et proposer ses services d'entretien express, et mécanique sur place. Quant à leur maison-garage-atelier, hypothéquée en 1998, on n’en sait pas grand’chose, les rares clients qui fréquentent l’endroit, en auraient dit que « c’est un sacré foutoir… »….
Et si la curiosité vous pousse, prenez la départementale entre St-Claude et La Pesse, juste après la place du village des Moussières, un chemin goudronné mal entretenu vous guidera jusqu’à un hameau de quelques maisons, où vous trouverez un bâtiment à la peinture bleue défraîchie, et une baraque mal en point, cernée par un amoncellement de bagnoles, moteurs, engins agricoles et autres ruines mécaniques à l’air libre…. C’est là.
On ne peut donc vraiment pas dire que l'entreprise soit florissante, mais comme c'est souvent le cas chez les petits artisans, on continue, usé mais résigné, nostalgique mais libre… ou croyant l'être… la fin d'une époque où l'artisanat cède la place au seul rendement.


Note d'Intention


Nous avons voulu montrer le déclin d'une certaine forme d'artisanat, d'un savoir faire, et par là même une uniformisation des comportements, en s'attachant à faire vivre des personnages sensibles mais maladroits, pleins d'humanité mais grincheux, ringards à trop vouloir être modernes pour suivre le mouvement… Le terrain choisi : Le milieu de l'automobile. Après la télévision (Télé Moustic'), attaquons-nous à la bagnole. Figure emblématique d'une civilisation moderne essentiellement individualiste, l'auto porte aussi incontestablement une lourde responsabilité dans la destruction du lien social. La libération de l'individu par l'automobile s'est en réalité transformée en esclavage de masse. Tati en a fait le thème central dans son film "Trafic", et bien d'autres créateurs en ont fait leur cheval de bataille… Le Théâtre Group' ne révèle donc rien de vraiment nouveau, mais la manière de le proposer peut apporter grain de sable à l'édifice… Nourris d'une certaine passion et d'une bonne connaissance de l'univers de l'automobile, et de la mécanique, attirés par les univers forts des déçus et déchus, la nostalgie et les savoir faire obsolètes, habités par la passion des traces de ce qui était, qui survit ou qui meurt,… et émerveillés par les personnages pittoresques et éternels, le Théâtre Group' a à coeur de faire vivre, autour d'un moment de performance mécanique précis, des instants de vie banals mais truculents…

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