Le conte est un moyen magique de parler de la cruauté de la vie : les éléments douloureux font partie d’une réalité transcendée. De cette façon l’histoire est comprise à plusieurs niveaux, sur dif- férents plans. La transposition des éléments du conte dans la vie réelle se fait grâce à l’interpréta- tion personnelle. La magie permet d’alléger les moments de désespoir.
Nous voulions parler de la transformation du corps et des aléas qui peuvent survenir tout au long de la vie: maladie, handicap, abandon.

Bruno Bettelheim nous dit dans psychanalyse des contes de fées :
« Tel est exactement le message que les contes de fées, de mille manières différentes, délivrent à l’enfant : que la lutte contre les graves difficultés de la vie sont inévitables et font partie intrinsèque de l’existence humaine, mais que si, au lieu de se dérober, on affronte fermement les épreuves inattendues et souvent injustes, on vient à bout de tous les obstacles et on finit par remporter la victoire.»

Notre personnage principal a été vendu par son père avide d’argent à une femme, que nous ap- pellerons sorcière. La sorcière lui prend l’usage d’une de ses jambes. Suite à ça elle quitte le foyer familial. Elle traverse une foret et fait la rencontre d’un jeune homme et de sa soeur qui on été abandonnés par leurs parents et par la suite transformés par un même évènement. Ils décident donc de chercher un endroit ou vivre mieux.

Tout au long de ce voyage le tourment s’apaisera, grâce à la rencontre de l’autre, qui fera comme un effet miroir dans lequel les propres souffrances et questionnements de la jeune fille trouveront une réponse.

Sont abordés dans ce conte, avec humour, les thèmes de l’amitié, de la rencontre, de la quête de soi. C’est vers le soulagement de la douleur que les personnages cheminent.

Comment l’enfant – un être d’abord rivé à la génération qui le précède – parvient-il à se détourner de celle-ci pour prendre sa place d’homme ou de femme parmi ses contemporains ? C’est là une question sur laquelle les contes reviennent sans cesse
François Flahault : La Pensée des contes