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L'Encercleur suivi de Imagination morte, imaginez

mise en scène Lydie Parisse

: Argument

Imaginons un appartement vide, quelqu’un vient de le quitter ou va le quitter, on sent encore sa présence en creux, les visiteurs habitent de leur bref passage ces pièces arrachées à l’utile, aux territoires des bureaux. Dans cet espace fragile, l’inutile a gagné en volume, en respiration, en intensité.
Cette installation-déambulation, par le croisement affirmé avec les arts plastiques, esquisse un théâtre hors-la-scène, qui s’intéresse à la salle du théâtre, mais aussi au bâtiment-théâtre, à son implantation. Le théâtre vu comme un lieufrontière avec le dehors, dont il garde l’empreinte tout en le recyclant dans son laboratoire pour mieux y revenir. Parce que le regard que nous portons sur le réel est au centre de l’acte théâtral comme de notre quotidien.
« Si nous allons jusqu’à briser les étroites limites de la scène et élargissons le drame pour qu’il incluse le bâtiment lui-même, non seulement l’intérieur mais le bâtiment également en tant qu’entité architecturale (…), nous pourrons alors démontrer (…) la validité de la scène –espace en tant qu’idée », affirmait l’installateur Oscar Schlummer.
J’occupe l’espace, cela me fait des jalons dans le temps. C’est le théâtre qui fournit le lieu de rencontre métaphorique entre l’art et la vie. C’est l’espace et le temps de l’expérience théâtrale qui constituent l’étendue de l’existence quotidienne.
« L’espace et le temps sont les seules formes sur lesquelles la vie est fondée, et donc sur lesquelles l’art doit être construit », écrivait Naum Dabo dans son Manifeste réalistique.
La matière du monde et nos tentatives pour l’appréhender par nos sens et notre intellect sont inextricablement liées. Il s’agit simplement d’organiser le désordre d’une érosion constante. Cette érosion, les objets y participent, le plâtre écaillé y participe, l’image du cercle, des cercles de l’enfer à la quadrature du cercle, y participe.
Bienvenue dans cet espace où le spectateur/ la spectatrice ne sera ni insulté(e) ni bousculé(e) mais seulement invité à participer, au sens d’être à l’écoute des variations infinitésimales de l’intime. On n’est pas obligé de tourner en rond. Dans ce théâtre presque sans acteurs, c’est lui, c’est elle qui, révisant l’étendue de ses perceptions, agit ou est agi, comme dans la vie même.
Tout comme sa langue n’est pas figée – le texte de la déambulation peut être traduit en diverses langues - le lieu idéal de cette petite forme n’est pas nécessairement un théâtre, il peut prendre place n’importe où, modulant au hasard des pièces et des couloirs son propre espace labyrinthique.

Lydie Parisse

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