Les deux textes : Imagination morte, imaginez de Samuel Beckett et L’Encercleur de Lydie Parisse ont été associés dans ce spectacle parce que tous deux nous invitent à une excursion dans l’enfance, sur un mode fantastique, douloureux et lumineux à la fois. Le texte de Lydie Parisse, qui est un hommage assez direct à Samuel Beckett, n’ambitionne pas de rivaliser avec l’œuvre du grand écrivain, il permet juste une mise en perspective, surtout avec les développements plastiques qui prolongent le texte (installation : L’Œil du cyclone) et favorisent le voyage imaginaire.

Ce qui est mis en jeu aussi dans cette proposition, c’est la voix humaine avec la multiplication de l’appareillage des voix (L’Encercleur). La voix ne sort pas correctement par la bouche, il y a quelque chose à faire pour activer cette fonction avec l’appui de la technique, l’être ne s’arrête pas au corps, l’enregistrement, l’amplification, la déformation de la voix par la technique pourraient aider à montrer le vrai ratage de l’être. Extensions de corps pour extension de l’être. Paradoxe : la vie au théâtre dans des choses mortes. Pour Beckett aussi, la bande passante magnétique était l’objet précieux par excellence pour prolonger en profondeur la voix humaine (La dernière bande).