: Petit précis méthodologique pour écrire un spectac le dans un jardin public
Je crois que trop souvent l’idée de spectacle de rue renvoie à une atmosphère bruyante, à une
trame vive et rapide.
Je rêve d’écrire un spectacle qui se pose au creux de l’oreille des jeunes spectateurs et de leurs
parents.
Je rêve d’interpeler les passants sans leur crier dessus. Peut-être plutôt en tentant de les
toucher par la caresse d’une mélodie échappée d’un violoncelle.
Ecrire pour les parcs et jardins,
c’est chercher un bout de prairie, y poser un arbre magique, croire qu’un oiseau s’y posera par
curiosité, que cet oiseau intriguera un enfant, deux, quinze, trente-deux.
Alors prévoir autour de cet arbre une vingtaine de bancs de bois,
de différentes tailles pour que les pieds des enfants
touchent bien le sol, pour que les genoux des adultes ne
soient pas trop courbaturés.
S’assurer que le vent est avec nous,
qu’il portera les mots sans les hurler.
Et puis surtout, avant d’inviter à écouter le spectacle,
l’inventer en présence d’enfants.
Je me souviens de nos recherches dans la cour de la
famille Kouyaté à Bobo-Dioulasso.
Nous racontions le monde devant une vingtaine d’élèves
venus faire leurs devoirs.
J’aimais deviner à leurs yeux ce qu’ils ne comprenaient
pas, j’aimais les questionner sur ce qui les avait fait rire...
Nous écrirons donc ce spectacle à vue, pas
en cachette,
nous tâtonnerons en proposant aux enfants
de nous aider.
Croire enfin que la magie scénique reste
merveilleuse,
surtout à l’époque du virtuel,
s’inspirer de Méliès et de Merlin l’enchanteur,
s’abandonner à l’idée qu’un arbre c’est le
début d’une forêt.
Alors faire apparaitre de la pelouse un jet
d’eau violette,
faire murir un fruit dans une main,
s’envoler en grimpant sur une caisse de
bois…Raconter aux enfants la magie des
arbres,comme ces films qui font naitre une
fleur en quelques images-secondes.
Alors entamer tous ensemble un voyage,
un tour du monde en ballon sans quitter le parc de son quartier.
Ecrire un spectacle vu du ciel,
pour aider nos enfants à prendre conscience que les arbres sont sources de vie. Ecrire
l’histoire de leurs racines magiques qui font que,
la nuit, les arbres dansent.
Bruno Thircuir
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.