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Au Cabaret Tchekhov

mise en scène Rainer Sievert
Création à partir des textes L'Ours de Anton Tchekhov, Une demande en mariage de Anton Tchekhov,

: Note d'intention

L’idée du "Cabaret Tchekhov" est née après la création du spectacle "Tchekhov côté Jardins" en 2010 : 3 petites pièces proposées en plein air (La demande en mariage, L’ours et Les méfaits du tabac) dans une configuration légère, avec cinq acteurs. L’inscription entre les pièces, des numéros et des chansons lors des transitions, a préfiguré cette nouvelle création 2012 : un univers Tchekhovo-Courneuvien pointait déjà son nez, univers en grande partie basé sur l’inventivité et la "folie" de la troupe du Centre dramatique de La Courneuve, qui ne demandait qu’à grandir !


En puisant dans ses nouvelles, ses pièces de théâtre ou dans les notes de ses petits carnets, nous tenterons d’élaborer ce cabaret comme un reflet du monde tchekhovien, tout en gardant des éléments de la première proposition : une ou deux des pièces en un acte qui se présenteront, elles aussi, comme des numéros (de la vie). Le cabaret est un lieu de partage, d’expression libre, une bulle d’air et en même temps un monde sauvage ; le nôtre s’inventera chaque soir avec les acteurs, les musiciens, les artistes.


Le pivot en sera d’une certaine manière Anton Tchekhov lui-même, ou plutôt sa capacité à regarder le monde, à témoigner de la condition humaine sans concession ni mièvrerie, avec humour et tendresse. Le cabaret de la vie, ses victoires et ses défaites. L’homme en lutte avec lui-même, ses semblables, les objets…


Jeune apprenti comédien, j’ai été marqué par l’expérience proposée par deux professeurs de la Hochschule à Hanovre : ne pas donner de textes dramatiques pendant la première année, mais étudier les nouvelles de Tchekhov. Cette expérience m’a aidé à comprendre l’importance de l’empathie et du sens de l’observation dans le métier de comédien. La vitalité de l’écriture d’Anton Tchekhov demeure un repère pour moi. Il nous dit : "Les pièces doivent être mal écrites, avec insolence, c’est-à-dire, sans souci de bien écrire, avec aisance." J’aurai cette ambition pour la mise en scène et pour guider les acteurs dans leur jeu.


J'ai toujours été fasciné par le rapport de Tchekhov à l'humour. Sa carrière d'écrivain a démarré par les nouvelles humoristiques ; une partie de ses pièces de théâtre témoigne de sa force comique, vaudevillesque. Son désaccord avec Stanislavski sur la manière de monter La Cerisaie, qu'il considérait comme une comédie, révèle cet humour si particulier. Il s'inscrit dans la lignée des auteurs/médecins qui ont côtoyé l’extrême détresse physique et mentale des êtres humains. Il a vu l’homme de l’intérieur... La mort est là qui l’accompagne.


Gravement malade dès sa jeunesse, se sachant condamné, il multiplie pourtant les actions humanitaires : plutôt que de tenir un discours d’espoir il oppose, face à la violence du monde, une nécessaire bienveillance.

Rainer Sievert

novembre 2012

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