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: Notes d’intentions sur l’adaptation

Pour une des premières fois au théâtre, en 1908, L'oiseau bleu porte au premier plan d’une production ambitieuse le regard sur le monde et les questionnements d’un enfant. Tyltyl est un personnage principal à part entière, actif et décideur. La féérie entre en jeu pour lui permettre de se frayer un chemin dans le monde, au travers d'épreuves et de découvertes qui lui en révèlent l'ambivalence et les paradoxes. Tyltyl apprend à poser un regard poétique sur l’existence, en ne se limitant pas à l’apparence. Poursuivant un but non matérialiste -l’oiseau bleu symbolisant compréhension du monde, accomplissement de soi- Tyltyl finit par comprendre et accepter que son bien-être se trouve précisément dans sa quête, qui est celle de tout homme.


En 1918 Maurice Maeterlinck convoque à nouveau ses personnages dans ce qu’il convient d’appeler une « suite », avec la pièce Les fiançailles. La Fée Bérylune vient à nouveau visiter Tyltyl qui est devenu un jeune homme, pour l’aider cette fois-ci à atteindre un nouvel idéal : l’amour de sa vie. Il m’apparaît que la seconde pièce complète la première. Tout en gardant comme matériau principal de mon adaptation la dramaturgie de « L’oiseau bleu », la lecture des « Fiançailles » me permet de consolider certains postulats (notamment le fait que Tyltyl est le personnage central de l’oeuvre) et il me semble intéressant qu’à plusieurs endroits certains personnages des « Fiançailles » viennent compléter le parcours de notre protagoniste.


Mû par un désir d’épure me permettant de tendre vers la quête initiatique, mon travail d'adaptation se concentre sur l'essentiel. Plus que la profusion de personnages et de décors c'est l'essence de ce qu'ils représentent, leur force symbolique, qui m’importe. Je me suis systématiquement proposé de condenser en une seule entité les multiples facettes des protagonistes visités. Ainsi que de resserrer le parcours de notre protagoniste, dans l’objectif que le spectacle dure 70 minutes.


Je formule la proposition que « notre Tyltyl d’aujourd’hui » soit un homme d’âge mur, manifestement parvenu à un endroit de sa vie dans lequel il est démuni et dépourvu. Mon adaptation, libre, se propose ainsi d’être un périple imaginaire oscillant entre passé et futur, qui part du réel pour tendre vers l’abstraction. Comme un voyage à l'intérieur de l'humanité de notre héros, permettant d'envisager cette quête du bonheur à l'échelle de la vie d'un homme. Pour avoir précédemment dirigé Bernard Daisey je sais qu’il possède cette intime ambivalence entre l’homme adulte et son enfance.


Chez Maeterlinck la grande majorité des protagonistes qui entourent Tyltyl relève de figures féminines (la Fée, la Lumière, la Nuit, la Joie de l’amour maternel…). C'est pourquoi j’ai imaginé que le personnage central soit entouré d'un trio de comédiennes qui reflète les âges de la vie : l’âge mûr, l’âge adulte et la jeunesse (figures respectives de la mère, de la femme, de la fille faisant notamment sens à l’épilogue lorsque Tyltyl rencontre le personnage de Majoie). Les tableaux sont écrits pour être joués à trois. C’est dans leurs différences que Liliane David, Virginie Soum et Justine De Cruz sont complémentaires en termes de composition de personnages… qu’elles enchainent dans un profond plaisir de théâtre.

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