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: Le rire de Thomas Bernhard

Dans les romans et le théâtre surtout, Bernhard joue de toute une palette de comiques. S’il y déploie avec truculence sa verve satirique meurtrière à la Swift ou à la Kraus, il ne se prive pas non plus d’un de ses passe-temps favoris, l’humour. Un humour noir, très noir.


Un rire qui ne naît que de notre trop humaine et mortelle condition, de l’absurde et du fiasco. Comme il se doit, ce rire délaisse la moquerie. C’est un retour à soi et une ouverture à l’autre. Le rire se métamorphose en « rire sans poumons », en « rire sans joie », en « rire aphone ». Celui de Kafka, Beckett, Bernhard.


Aux vertus d’un humour qui change l’éclairage s’ajoute celles de la voix. Par retours haletés et forcenés, elle nous fait entendre sa folle musique du monde dans un fracas et un débordement de vie et d’énergie. C’est à cette musique qu’incombe la charge de nous communiquer tout ce dont l’univers de Bernhard semble privé.


La grandeur de Bernhard est d’apporter lui-même la contradiction à Bernhard.

Pierre Chabert et Barbara Hutt

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