En fait, le personnage de Melville reste énigmatique. Il ne mange pas ou très peu, ne dit rien à part cette phrase, et l’on ne sait de quoi sont faites ses pensées. Tout en lui gardant une part de grâce lunaire, on va tenter d’entrer à l’intérieur du Scribe et, à partir des indices laissés par Melville, recréer ses mondes intérieurs.

Je ne sais encore rien du projet scénographique, de la lumière, de la partition sonore, je sais seulement que l’univers du bureau sera riche en échappatoires, gagné par d’autres mondes compossibles, ceux des rêveries du scribe. Les espaces entre les classeurs sur les étagères deviennent des trouées vers d’autres contrées, le casier du bureau un vivarium merveilleux, la poubelle un puits sans fond.

J’aurai besoin de petite machinerie pour animer les objets, créer des rythmes, de systèmes simples et inventifs qui vont nous permettre de tracer des sentes et élaborer des pays imaginaires au milieu du monde organisé du bureau.

Jean-Yves Ruf