L’entreprise de Jekyll en se changeant en Hyde est d’en finir une bonne fois pour toute avec la complexité constitutive de l’homme : ne plus être torturé de pulsions sordides et d’idéal. Etre l’un ou l’autre. Mieux, si c’est possible : être successivement et totalement l’un et l’autre.

Le texte original, par delà tous les clichés qu’on a pu par la suite garder de lui, raconte l’histoire d’un homme qui recherche l’extase.

Utterson, personnage sobre voire austère, se trouve impliqué dans cette affaire par les liens qui l’unissent à Jekyll. Fasciné par l’énigme de Hyde, il devient dans notre adaptation celui qui est traversé par des questionnements, tiraillé entre son amitié pour Jekyll et son sens moral.

Bien sûr, Utterson jure n’être concerné en rien par les évènements qui ont ensanglanté Londres. On le croirait volontiers, si justement il n’était question d’extase. Celle-ci se refuse-t’elle ?

Denis Milon / Jérôme Monti