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L'Assassin sans scrupules

+ d'infos sur le texte de Henning Mankell traduit par Terje Sinding
mise en scène Blandine Savetier

: Un résumé ponctué de notes dramaturgiques

26 ans après, Hasse retourne au village voir sa mère mourante, il se souvient de son adolescence et de leur séparation…


Un petit village dans une forêt de sapins, une fin d’hiver sous la neige. Un jeune adolescent, “l’Hirondelle”, arrive dans le village. Il est l’étranger de passage qui va semer le trouble. Tout le sépare à première vue de Hasse. Il est issu d’un milieu social supérieur comme en témoignent ses raquettes, ses jumelles et ses beaux vêtements que Hasse lui envie.


Son père est ingénieur des Eaux et Forêts quand celui de Hasse croupit dans une cave à ramasser des pommes. D’emblée “l’Hirondelle” s’impose à Hasse en lui prenant son trône, un rocher qui constitue un point d’observation idéal du petit village. Il le fascine, le manipule et l’entraîne dans des jeux de plus en plus dangereux, comme une initiation au mal gratuit. Quatre femmes seront, de manière différente, leurs victimes.


La relation entre ces deux garçons de treize ans, fournit la trame d’un roman noir avec une tension psychologique croissante au fur et à mesure que la gravité de leurs actions augmente. “L’Hirondelle” se révèle comme une figure maléfique et manipulatrice qui se situe au-delà du bien et du mal. Fasciné, Hasse le suit sans savoir pourquoi il fait ces actes que décide “l’Hirondelle”, même si dans son for intérieur il sent qu’il ne devrait pas.


En contrepoint à cette relation centrale, quatre femmes singulières. D’abord la Mère de Hasse, ancien marin, qui trime comme serveuse dans un café, peine à se faire enlever les bottes de ses pieds toujours enflés, fabrique des pièges à rats pour gagner sa vie. Elle doit suppléer au père malade et dépressif qu’on ne voit jamais, elle est le vrai chef de famille. Tout cela ne l’empêche pas de rêver de repartir à Rotterdam avec son fils et son mari pour y regarder tous les bateaux du monde. Toutes ses économies servent à nourrir ce rêve secret dans le ventre de son voilier fétiche, « la Célestine ».


La femme du maquignon, est l’incarnation de l’image des adultes dont parle “l’Hirondelle”. Elle a un côté machiavélique derrière des apparences de femme morale, d’abord victime d’une farce des deux adolescents, elle se vengera en faisant chanter Hasse. Elle lui fera voler l'argent de sa propre mère.


Janine est la figure angélique de la pièce, mais étrange. Elle est belle mais elle n’a pas de nez. Sa difformité ne génère en elle ni repli, ni haine. Au contraire, elle en joue avec différents nez de rechange et garde dans les épreuves qu’elle traverse une ouverture aux autres, un désir de les comprendre et une force pour ne pas se positionner en victime.


Aurélia, emmitouflée dans ses multiples vestes, bonnets et châles, pourrait être une bigote prosélyte. Mais sa naïveté enfantine, sa solitude transcendée, l’amènent à s’adresser à Dieu comme à un proche, elle en fait une figure attachante et la grande victime de la pièce.


Les personnages de cette pièce, mis à part ces deux filles, sont à la fois victimes et bourreaux, ayant subi à un moment une injustice et la répercutant sur le monde ou sur leurs proches.


Entre eux, se joue un drame cruel, révélateur de la complexité humaine, et pourtant jamais exempt de poésie.
26 ans après, Hasse n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi il a fait tous ces actes qu’il ne désirait pas et qui l’ont séparés de sa mère, ni la raison de la grande déception de celle-ci…
Elle est partie en gardant son secret.

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