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L'Art de la Comédie

+ d'infos sur le texte de Eduardo De Filippo traduit par Huguette Hatem
mise en scène Patrick Pineau

: Résumé

Une journée ordinaire dans l’Italie des années 60. Oreste Campese, chef de famille et chef de troupe, a une modeste requête a soumettre aux autorités. Celles-ci sont représentées par Son Excellence De Caro, qui s’apprête justement à entrer dans ses nouvelles fonctions de Préfet. À ce titre, il songe ce matin-là à faire la connaissance de quelques-uns de ses administrés. Giacomo Franci, le secrétaire de la préfecture, informe donc son supérieur des différentes visites prévues pour l’après-midi : le médecin, le curé, le pharmacien, l’institutrice…


Évidemment, Oreste Campese ne figure pas sur cette liste, sa compagnie théâtrale étant itinérante, il n’est pas à proprement parler l’un des notables de ce chef-lieu de province. Mais qu’à cela ne tienne. Ce matin, De Caro se sent plein de bienveillance. Et puis, après tout, un entretien imprévu avec un comédien peut s’avérer distrayant… Oreste Campese aura donc droit à son audience.


Cependant rien ne va se passer comme prévu. La conversation entre le grand fonctionnaire gentiment paternaliste et l’humble artiste un peu maladroit débouche très vite sur un malentendu irréparable. Pourtant, De Caro est d’autant plus enclin à parler d’art qu’il a lui-même joué la comédie dans sa jeunesse. Il est même prêt à parler des problèmes du spectacle vivant, de la place du théâtre dans la cité, voire des principes qui devraient guider le choix du répertoire (classique ou contemporain ?). Mais De Caro et Campese, décidément, n’ont pas l’air de parler des mêmes choses, ni dans les mêmes termes. À croire que l’artiste y met de la mauvaise volonté.


Au fait, qu’est-ce que Campese est venu demander exactement ? Sa roulotte ayant brûlé, il ne reste plus à sa troupe que de quoi se grimer, perruques, costumes et maquillages. Tout le reste est parti en fumée. Ah, nous y voilà. De Caro croit comprendre : les saltimbanques veulent une aide exceptionnelle. Peut-être qu’un coup de pouce pour quitter la ville en voyageant gratis, un simple permis de transport en chemin de fer en deuxième classe, réglerait la question ? Sur un geste du Préfet, Giacomo s’empresse d’établir le document.


Or Campese refuse de le prendre. Ce n’est pas de l’argent qu’il veut, ni rien qui soit d’ordre matériel. En fait, la simple présence du Préfet à une dernière représention de bienfaisance suffirait à son bonheur, pourvu qu’elle soit annoncée par voie d’affiche, car elle encouragerait ses administrés à suivre son exemple. Et cette demande-là, curieusement, vexe De Caro : c’est qu’il n’a pas de temps à perdre au théâtre, lui ! Il a bien trop d’affaires à régler ! Le monde réel l’attend, les fictions dramatiques devront attendre – ou décamper. Perdant patience, le Préfet intime à son secrétaire de raccompagner immédiatement l’insolent artiste vers la sortie, sans oublier de lui remettre quand même son permis de transport, et là-dessus, bon vent ! Seulement voilà : Giacomo, dans sa hâte, se trompe de document et remet à Campese la liste des notables attendus dans l’après-midi…


Il suffit au vieux comédien d’un simple coup d’oeil sur la feuille pour comprendre la méprise et le parti qu’il pourrait en tirer. Ce Préfet si bien informé, si pénétré de ses responsabilités vis-à-vis du monde, si convaincu de pouvoir faire la différence entre réalité et fiction, comment peut-il être tout à fait certain que le médecin, le curé, l’institutrice qui seront introduits tout à l’heure ne seraient pas des acteurs qui lui joueraient la comédie ? Pour De Caro, c’en est trop : ce défi que lui lance Campese n’est qu’un dérisoire outrage de plus. Mais après tout, est-ce si sûr ? À peine le comédien est-il parti que déjà le poison du doute commence à s’insinuer dans l’esprit de Son Excellence…


Nous passons aux travaux pratiques dès la première visite, celle du médecin, Quinto Bassetti. D’autres suivent. Et à chaque fois, le Préfet ne peut s’empêcher de se poser la troublante question : cette personne devant moi est-elle un vrai notable, est-elle un acteur interprétant son rôle ? La requête qu’on me soumet est-elle née d’un problème concret, ou n’est-elle que le fruit de l’imagination mélodramatique d’une bande de cabotins de province ? Dans le premier cas, les histoires présentées à De Caro sont douloureuses ; dans le second, elles sont franchement risibles. Quelle attitude faut-il donc adopter ? Après l’audience du médecin, celles du curé, de l’institutrice et du pharmacien ne font que compliquer le problème, d’une urgence toujours plus grave. Touche par touche, tout un petit monde se dessine – mais comment savoir s’il est réel ? Et lorsqu’Oreste Campese opère in extremis un retour inattendu, est-ce pour mettre le point final au tourment du Préfet, ou pour lui infliger un dernier point d’interrogation ?…

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