: Le chemin
La chaleur d’un tas de fumier pour survivre dans cet hiver.
Quel âge ? Vient d’où ? Va où la morveuse ? Là où elle trouvera un navet, ou une
porcherie chaude, en essayant de ne pas se faire chasser trop vite à coup de pierres ou
de bâtons.
« Tu es vivante ou morte ? » Une voix s’adresse à elle, une femme. La propriétaire du
fumier. Du pain en échange du travail. Chez Jeanne la Pointue, tout se gagne. La
morveuse devient Cafard de fumier. Puis à force de travail, l’apprentie de la sage-femme.
Apprendre. Pas trop tard pour apprendre la vie, les autres, le rire, le pleur, le chaud, la
satiété, l’attention, la lecture, tout ça au gré des douleurs et des petits bonheurs. Pas trop
vieille pour se donner un nom. Pas trop paresseuse pour apprendre l’autonomie. Pas trop
bête pour se donner le droit de se demander « Qu’est-ce que je veux ? ».
Le chemin d’Alice, dans ce monde cruel et drôle, qui du rien, gagne jour après jour son
droit à la vie.
Nathalie Bécue
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