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Jean La Vengeance

+ d'infos sur le texte de Jérôme Robart

: Un refus de courber l’échine

Françoise Courvoisier, juillet 2010

Créer la dernière pièce inédite de Jérôme Robart, l’un des auteurs et metteurs en scène fétiches du Poche, ressemble à une fête païenne, une pulsion énergétique, une joie sauvage… Jean La Vengeance contient quelque chose de tonique et de lumineux comme un cri de résistance, un refus de courber l’échine face à la fatalité comme à la société.


Une écriture libre


Et puis il y a du théâtre en tonnes dans cette pièce de l’auteur français le plus indompté que je connaisse. L’écriture de Jérôme Robart ne s’inscrit dans aucun paysage culturel défini ou reconnu. C’est une matière non identifiable. On peut bien sûr penser à Bernard- Marie Koltès pour la dimension lyrique de ses monologues ; à Lars Norén à cause des références à la mythologie grecque ; au cinéaste Eric Rohmer lors des dialogues emprunts de réalisme poétique… Mais Jérôme Robart échappe définitivement aux étiquettes, il écrit « comme ça vient » et ses pièces sont aussi profondes qu’impulsives, elles ne se limitent pas à une couleur ni à un style.


Que ce soit dans la guimauve érotique de Jiji the Lover ou dans la déchirure éperdue d’Eddy Fils de pute, il captive le spectateur par une authenticité qui semble intacte, une forme de pureté proche de l’art brut. On ne sait pourquoi, mais « on y croit ». On est embarqué dans la vie de ses personnages, leurs interrogations, leurs souffrances, leurs colères, leurs plaisirs et leurs rires…


Distribution


Jean La vengeance, c’est aussi la revanche des acteurs avec un plateau de neuf comédiens en scène, toute la durée de la représentation. Mon désir est de les voir plonger avec la même ardeur dépourvue de préjugés que l’auteur, dans cette pièce qui en dépit de son sujet tragique comporte des éclats de vie et une rébellion aux accents d’adolescence.


Je me réjouis de retrouver Bastien Semenzato, que j’avais dirigé dans Sang de Lars Norén et « ma mouette », Julia Batinova. Je suis également heureuse de retrouver des acteurs aux sensibilités à fleur de peau tels que Fabienne Guelpa, Antony Mettler et Attilio Sandro Palese ; découvrir ou redécouvrir la force tranquille de Michel Rossy, l’humour de Vincent Aubert, la spontanéité de Matteo Zimmermann… Pour le rôle titre, José Lillo s’est immédiatement imposé dans mon imaginaire. Il en a l’épaisseur, la noirceur et la brillance.


Espace


Avec mon complice de longue date Gilbert Maire, éclairagiste et scénographe, nous avons jugé intéressant d’épouser l’espace de La Parfumerie pour créer les divers espaces scéniques proposés dans la pièce : le cimetière, le bistrot, le jardin du maire, etc… En effet, les murs de ce théâtre correspondent mieux à l’univers de Jérôme Robart que ceux du Poche. L’occasion également de mélanger les publics, invitant celui du Poche à découvrir une salle importante du théâtre alternatif genevois. En cette époque où la culture semble belle et bien menacée, c’est le moment d’afficher notre solidarité, entre saltimbanques !

Françoise Courvoisier

juillet 2010

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