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La Bande du Tabou

mise en scène Le Studio

: Note d’intention

Rendre hommage à la tradition du cabaret par l’enchaînement de numéros, de chansons et d’humour

L’époque


Le projet est né au Studio d’Asnières, sous l’impulsion d’Yveline Hamon et de Jean-Pierre Gesbert qui souhaitaient réunir un groupe d’acteurs autour de la période des années 50 à Saint-Germain-des-Prés, sous la forme d’un cabaret. Ils ont décidé de nous proposer, à nous, groupe de jeunes artistes tous issus de l’Ecole du Studio, d’écrire sur le sujet en nous attribuant à chacun le rôle d’une figure emblématique de cette époque.


Nous plonger dans ces années d’idéal et d’effervescence nous a immédiatement séduits et passionnés. En racontant cette époque, nous parlons de la nôtre, de la difficulté que nous éprouvons à nous affirmer comme génération intéressante, porteuse d’un nouveau message, d’une culture qui lui est propre.


Nourris de Sartre, Beauvoir, Prévert, Gréco, Vian, Gainsbourg et des autres, nous avons redécouvert tout ce qui a fait de cette période un foisonnement de nouveautés et de créations émancipées. Nous avons travaillé sur des thématiques fortes de l’époque : le jazz, le cinéma, les existentialistes, la fascination pour les Etats-Unis, les medias, les contemporains des années 50 (auteurs, poètes, compositeurs).


Nous avons d’abord choisi les chansons qui nous correspondaient et qui reflétaient notre manière d’entrevoir les années 50 à Saint-Germain-des-Prés…


Puis, l’envie d’aller bien au-delà d’un simple tour de chant s’est rapidement imposée à nous. Nous avons voulu construire une dramaturgie solide à partir d’une écriture collective, et une mise en scène relevant davantage du théâtre que du récital. Nous nous sommes attachés à restituer l’essence d’une soirée dans la cave la plus célèbre de l’époque : Le Tabou.


La forme


Chaque acteur s’est donc vu attribuer une personnalité de l’époque autour de laquelle il a travaillé. De l’évocation simple à l’interprétation décalée et humoristique de chacun de nos personnages, nous avons joué avec ces figures pour construire une histoire.


Le spectacle est un hommage à la tradition du cabaret (par la succession de numéros chorégraphiques ou humoristiques, de chansons…), tout en y apportant un ton résolument contemporain par des moments de pur théâtre et la construction d’un scénario drôle et intemporel. Des séquences plus intimistes, voire sombres, contrastent avec le rythme soutenu du cabaret, en surprenant toujours le spectateur. Au début de la représentation, c’est nous, jeunes trentenaires en 2012, qui nous proposons de raconter le Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre.


Puis, progressivement, l’atmosphère de l’époque prend possession de la scène comme un révélateur photographique…


Nous souhaitions que le spectateur puisse voyager des années 50 à aujourd’hui, qu’il pense au cinéma, au jazz, aux questionnements des jeunes philosophes et créateurs du Saint-Germain-des-Prés d’alors, et à leur résonance actuelle.


Un fil rouge guide le spectateur au cours de cette soirée : Boris Vian. Les personnages attendent son arrivée, l’évoquent, l’imitent, le chantent, lui donne vie pour combler son attente…


La scénographie, les lumières :


Nous avons reconstitué un “Tabou idéal” : un véritable cabaret avec son bar, ses tables, son estrade pour musiciens et sa piste de danse. Certains détails trahissent volontairement le réalisme pour ouvrir un espace au rêve, à l’imaginaire : des costumes suspendus dans les airs, des objets insolites…


La lumière est tamisée, on se sent chez soi, sur scène comme dans la salle. La démarcation scène salle est inexistante au début, et même si elle semble se dessiner au fil du spectacle, les acteurs-chanteurs restent toujours en lien avec le public et les interactions entre l’un et l’autre ne se perdent jamais.


Le cabaret finit comme il commence : à l’entrée nous accueillons le public, nous l’installons, puis à la fin nous ouvrons les portes, le raccompagnons vers la sortie, près à renouveler le rendez-vous.


Le projet n’a cessé d’évoluer, pendant toute la durée des répétitions, jusqu’à la première. Il y a, à chaque représentation, un espace de liberté et une part laissée à l’improvisation. Un véritable « work in progress » à travers lequel nous apprenons à nous construire en tant qu’artiste par le prisme de ces figures qui nous animent.

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