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Icône

+ d'infos sur le texte de Gérard Watkins
mise en scène Gérard Watkins

: Mirage dans la cité

Pour sa cinquième création, Icône, Gérard Watkins a choisi la piscine municipale de St-Ouen


Explications


J’ai cherché avant tout à me mettre à la place de la créature, qui squatte un établissement public de bains thermaux. Je voulais mettre le Perdita Ensemble et les spectateurs dans cette situation, rapprochant la scénographie à celle d’une installation plastique. Il y a, comme au théâtre d’ailleurs, dans l’installation une idée d’éphémère, mais aussi d’altération. La piscine dans la journée fonctionne en tant que telle, avec ses usagers, ses cours de natation, etc… Le soir, elle est transformée, altérée en lieu d’art et de confrontation.


C’est ça surtout qui fait sens à mon goût et pousse cette aventure un cran plus loin par rapport aux autres.


L’ambiance qui se dégage, la nuit, d’une piscine, moteurs éteints, climatisation éteinte, est tout à fait impressionnante.


Le hasard fait bien les choses. Dominique Deleau, dirige depuis peu la nouvelle piscine municipale de St-Ouen, le centre nautique Auguste Delaune, et rêve d’y faire acte artistique, de transcender l’espace de sa piscine. Dès la traversée de l’entrée publique, qui surplombe le bassin sportif, dès que je me suis assis dans les gradins, j’ai vu et su que c’était là que je devais créer Icône.


Une scène flottant sur un bassin. Trois satellites reliés à la plateforme principale par des passerelles. Un cadre d’eau. Un puits de lumière. Une relation tendue et offerte.


Le lieu décrit dans Icône est un établissement de bains thermaux. La transposition ici est celle d’un élargissement, d’une création de volume et d’espace de résonance, dans un lieu de silence et de vacarme.


La dramaturgie du rêve est déjà en place.


Il y a avant tout nécessité du poème et de sa rencontre avec la peinture.


La peinture agit par les mots.


Qu’allons nous voir de cette icône ? Que va-t-elle nous faire ? Comment va-t-elle nous altérer ?


Ce qui m’amuse dans cette utopie partagée au sein d’une oeuvre, c’est qu’elle est corrompue dès le départ. C’est ce qui la rend humaine et familière. (Ce à quoi servait jadis l’icône) L’affrontement entre art et politique dont il est finalement question tout au long de ce «western plasticien flottant sur un radeau » commence là. L’œuvre est financée sur des spéculations pétrolières au Nigeria, qui a causé les dommages qu’on connaît, où plutôt qu’on ne connaît pas, puisque nous vivons dans une partie du monde qui sous couvert de profusion médiatique, ne parle pas de grand chose. Et pourtant l’oeuvre a pour but de réconcilier la bipolarité, de colmater la brèche Nord-Sud, de désamorcer la poudrière. Par le biais de cette incroyable créature, détentrice des secrets d’une étrange humanité, l’histoire fera surface. Mais de manière surprenante. Par le biais de Donny Ohia, demandeur d’asile gréviste de la faim en A1llemagne, qui nous livrera une plaidoirie fascinante sur la permutation des luttes. La brillance de ses propos est signe d’espoir.


Gérard Watkins
auteur, metteur en scène

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