En une grande installation de plein air conçue in situ pour le Bassin du Domaine d’O, la pièce propose au public d’assister, comme à un montage en live, à la reconstitution de scènes, de situations, d’écrits du grand écrivain qu’agencent, habitent, incarnent et imbriquent les douze actrices et acteurs au fil de la performance. Ce partage a lieu tôt le matin et tard le soir, à la faveur de lumières naturelles contrastées qui rendent hommage au Hugo obscur autant qu’au flamboyant, ainsi qu’à sa double obsession : celle du grotesque, celle du sublime. Dans un moment de grande détresse, de perplexité, de découragement, la plume de Victor Hugo apparaît comme une alternative passionnante au ressassement, au ronronnement ou, à l’inverse, à l’ironie voire au cynisme. La pièce aurait pu s’appeler Hugo matériau, tant il est frappant que, traversée, maniée et réédifiée en paysages par une petite tribu pleine de jeunesse, laquelle se destine aussi à la création, c’est soudain une matière qui donne de l’air, de l’espoir dans la possibilité, un vœu persévérant de l’auteur, de « faire communauté. »