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Froid

+ d'infos sur le texte de Lars Norén traduit par Katrin Ahlgren
mise en scène Simon Delétang

: Norén, héritier de Strindberg

Particulièrement dans les années 1990, Lars Norén a été joué dans toute l’Europe, comme son « frère de plume » norvégien Jon Fosse. À cette époque, Norén avait déjà laissé derrière lui les pièces autobiographiques noires des premières années, et les « pièces d’été » des années 1980 qui, avec une légère touche tchékhovienne, scrutent sous toutes ses coutures la classe moyenne suédoise. Dans les années 1990, il est revenu à une tonalité plus sombre dans son exploration de l’univers des marginaux de la société de bien-être. La pièce Personkrets 3:1 (Catégorie 3:1) et la dramatique En sorts Hades (Une sorte de Hadès) se déroulent dans des espaces scéniques flous évoquant une place publique ou un hôpital psychiatrique. Leurs textes allient force lyrique et acuité psychologique.


Le débat le plus large et le plus virulent que l’on ait jamais vu en Suède s’est déclenché autour de 7:3, une pièce qui traite du néonazisme dans la société suédoise. L’oeuvre avait été écrite en collaboration avec trois détenus, et jouée par eux en prison – deux d’entre eux étaient des néonazis. Après la tournée de la pièce, l’un d’eux a été impliqué dans un braquage et une fusillade qui a entraîné la mort de deux policiers.


La ligne de démarcation entre la réalité et le théâtre avait été franchie et repoussée. Après 7:3, Lars Norén a continué de produire avec une sorte de fébrilité des oeuvres psychologisantes à haute charge symbolique où se font sentir les conflits politiques en cours dans le monde. Kyla ( Froid) dissèque un crime raciste commis par des jeunes qui avait fait couler beaucoup d’encre, Krig (Guerre) mêle le regard sur la famille de ses premières pièces à une vision déchirée et réaliste des guerres contemporaines, comme celle des Balkans.


Lars Norén est le seul auteur dramatique suédois qui par la portée, l’ampleur et la profondeur, est et mérite d’être comparé à August Strindberg. Ils ont un point commun important dans la tradition théâtrale suédoise, l’étroite collaboration avec les acteurs, et le grand nombre de rôles qu’ils ont écrits directement pour un comédien particulier. Tous deux brossent un tableau critique et fouillé de la société suédoise, tous deux sont aussi importuns et dérangeants pour les structures de pouvoir de la société. Tous deux sont des intellectuels cosmopolites, observateurs critiques de leur temps.


Culture suédoise – Institut suédois – juin 2006

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