Il s'agit de faire revivre un genre suranné et de l'adapter à notre époque.
Faire une opérette contemporaine, en consacrant les clichés du genre, à savoir une apparente facilité musicale, de la volubilité, un rythme soutenu et le plaisir du chant.

D'un côté, sept musiciens jouant d'instruments classiques et acoustiques (violon, contrebasse, saxophone, trompette …) sans partition; de l'autre, neuf comédiens-chanteurs alternant solos et duos. Tout le monde se rejoint fréquemment pour former un chœur de seize personnes.

L'ouverture est composée d'un pot-pourri de mélodies qu'on ne retrouvera pas dans la pièce. Elle est très gaie et enlevée … et cependant un vrai moment d'émotion! …

Un comique musical naît de la confrontation des personnages avec ce qu'ils chantent:
- un air (quatuor) faussement exotique à la manière des mélodies de Francis Lopez.
- un jeune emploi-solidarité chante un air d'influence orientale de banlieue
- l'artiste contemporain s'exprime de façon volontairement hermétique en compliquant ses vocalises (musique contemporaine d'opérette)
- les duos des deux employés détachés sont "charmants" ou "comiques" comme dans les opérettes classiques du XIXème siècle
- un air "engagé" comme les chansons des années 70

En dehors de ces exemples, on pourrait déceler les influences musicales de Francis Poulenc pour ces mélodies ou de Kurt Weil pour ses songs…

L'orchestre met en valeur les airs, les voix, les chœurs, mais son apparence classique permet, malgré les styles différents, de conserver une homogénéité à l'ensemble de la pièce.

Antoine ROSSET