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Femme Capital

mise en scène Mathieu Bauer

: Mathieu Bauer : mise en scène

Quand Sylvain Cartigny, un de mes plus proches collaborateurs, m’a parlé du projet auquel il réfléchissait autour de la figure d’Ayn Rand, j’ai tout de suite senti qu’il y avait là une matière qui dépassait le cadre du simple spectacle. Celle d’une destinée qui englobe une partie de l’histoire du XXème siècle et qui, de part ses prises de positions et ses excès, vient nous éclairer sur les enjeux politiques et économiques de notre époque. Le portrait plein de malice et d’intelligence qu’en fait Stéphane Legrand dans Femme Capital n’a fait que confirmer cette intuition. Sans jamais sombrer dans la facilité ou la complaisance, son texte et son analyse donnent à voir l’influence majeure qu’eut cette femme dans la construction idéologique du libéralisme et de ses applications dans le champ politique. Oui, il y a un avant et un après Ayn Rand, et la face du monde n’est plus tout à fait la même depuis ses écrits.


Le texte, passé à la première personne, amplifie l’individualisme d’Ayn Rand. Une narration comme une voix off. Procédé cher au cinéma de genre (film noir) cette voix nous entraîne littéralement au cœur de l’intrigue et des enjeux de l’histoire via le prisme du personnage principal (cf Sunset Boulevard, La comtesse aux pieds nus, Assurance sur la mort), elle est la mémoire active des drames qui se sont déjà joués.
Pour traduire cet effet de voix off, nous utilisons un système audio sous casques, permettant une réelle proximité entre la voix de la narratrice et les spectateurs. Faire entrer littéralement la pensée d’Ayn Rand dans le crâne de l’auditeur et opérer, dans un double mouvement, un lien à la fois intime et exclusif avec notre narratrice et un sentiment d’isolement vis-à-vis des autres spectateurs.
Travailler dès lors sur les hors-champs qu’offre ce système, avec des jeux de profondeur et de superposition de premier, second, et troisième plan. Dans cette architecture sonore, la musique, la bande-son, la voix peuvent s’inscrire de multiples façons dans le mixage.


Le décor, simple, utilise une boîte, à l’image d’une cabine de prise de son vitrée, placée au milieu des spectateurs destinée à accueillir la comédienne. L’Orchestre de spectacle du Nouveau théâtre de Montreuil, quant à lui, est installé en U autour de cette cabine et des spectateurs, à la fois contrepoint et témoin du récit qui se joue.
C’est aussi autour de cette confrontation, entre un ensemble et un individu, que nous travaillons avec l’Orchestre de spectacle du Nouveau théâtre de Montreuil. Car outre leur qualité d’instrumentistes au service de la musique, ils sont de véritables partenaires de jeu à l’endroit de l’écriture scénique et de la mise en scène.
C’est à partir de toutes ces pistes que nous pouvons, en mode majeur et mineur, tirer le portrait de cette Femme Capital.

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