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Empire (Art & Politics)

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mise en scène Superamas

: L’Empire est un art

L’Empire est «!un appareil décentralisé et déterritorialisé de gouvernement qui intègre progressivement l’espace du monde entier.!» (1)


Le globe en tant que représentation tangible d’un espace à occuper rend le processus de mondialisation inexorable. La question de la circulation des biens des personnes, des idées, des images… n’est pas, n’a jamais été un problème de morale mais un problème de possible et d’intérêt. La Terre, parce qu’on la connaît et que chacun sait qu’on ne la quittera pas vivant est décevante mais intéressante. «!Se promettre tout de ce corps et des autres corps sur ce corps!: voilà qui constituera la sagesse de notre ère.!» (2)


Ainsi, «!Le capital moderne et allègre avance sous ses cinq avatars!: marchandise, argent, texte, image et notoriété.!» (3)


Le problème de nos sociétés modernes a été de pouvoir instituer des modes de relation sûres, qui rendent l’aventure industrielle, commerciale, scientifique, artistique moins dépendante de contingences extérieures, d’aléas liés à la malchance, à la nature, à l’incurie, à la barbarie, soit en d’autre terme à l’étrange, au brutal et au sauvage.
L’idée d’un ordre mondial a fait long feu. C’est une nécessité impérative.


Comment se re-présenter soi-même comme identique à son voisin javanais, voilà bien un problème que seul peut résoudre l’acceptation de nos ressemblances.
Si nos hommes politiques s’habillent comme nos marchands c’est qu’ils affichent leur ressemblance. Ce n’est pas sans raison que Mao a habillé un milliard de chinois du même costume bleu que le sien!! Et que la planète entière porte des jeans.


Bien que empire et emprise aient tous les deux plusieurs sens distincts, ils sont synonymes quand ils signifient «!influence intellectuelle ou morale, ascendant!».
On peut donc voir ici un projet de l’Empire.


En mai 1809 aux portes de Vienne, les armées de l’empereur Napoléon passent le Danube dans l’intention de détruire les forces de l’archiduc Charles. C’est la bataille d’Aspern/Essling. 40 000 morts en deux jours. C’est la première hécatombe de la guerre moderne. Le projet impérial de Napoléon porte en lui l’héritage de la révolution française, mais ce sont les autrichiens sur le champ de bataille qui chantent la marseillaise. Toutes les contradictions modernes sont d’ores et déjà contenues dans cette bataille dont les deux armées revendiqueront la victoire. L’empire napoléonien se heurte aux sentiments patriotiques des autrichiens qui sous la bannière de la Kakanie (4) se battent contre l’occupant!


(1) « Empire » de Michael Hardt et Antonio Negri
(2) « Le Palais de cristal » p.34 de Peter Sloterdijk
(3) « Le Palais de cristal » p.49 de Peter Sloterdijk
(4) C’est ainsi que Musil nomme l’empire des Habsburg, à cause des initiales k et k des adjectifs allemands qui qualifient la monarchie autrichienne d’ «!impériale!» et «!royale!».

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