theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Dub Love »

Dub Love

Cecilia Bengolea ( Conception ) , François Chaignaud ( Conception )


: Note d'intention

La création de Altered Natives Say Yes To Another Excess TWERK en septembre 2012 nous a fait rencontrer les dj’s Elijah et Skilliam du Label Butterz, références de la scène musicale britannique du Grime. Ce style musical singulier est une hybridation complexe de dancehall, d’hip hop et de garage. C’est aussi, comme toutes les musiques électroniques, un descendant des sound systems jamaïcains – ces murs d’enceintes qui depuis les années 1950 ont joué un rôle décisif dans l’évolution des différentes musiques jamaïcaines etont permis le développement du ska, du reggae, du ragga, du dub…


Pour ce nouveau projet, nous avons rencontré HIGH ELEMENTS, Dub plates Dj réunionnais, qui puise dans les racines du dub pour créer une musique enjouée et solaire, définie par une tension entre les basses profondes caractéristique du dub et des lignes mélodiques aériennes lumineuses. Le dub est joué à l’occasion de grands rassemblements festifs (Nothing Hill Carnival, One Love Rave Festival) qui permettent l’installation de puissants sound systems. L’intensité des vibrations émises par ces systèmes, leur impact physique et leur puissance fédératrice ont fait de ces musiques des événements spirituels voire religieux, bien plus que de simples divertissements. Sur scène, HIGH ELEMENTS jouera des sets de Dub plates mixes live diffusés par un sound system pendant que les danseurs (Pi, Chaignaud, Bengolea) chanteront un répertoire de songs de reggae et dancehall pour accompagner les danses.


Parallèlement à cette investigation musicale, nous menons une recherche chorégraphique hybride, depuis les rebonds humbles et modestes auxquels invitent certains morceaux d’early reggae jusqu’aux constructions physiques les plus extrêmes que nous permet l’usage des pointes de ballet. Les chaussons de pointe, fétiche de la danse classique occidentale, ont été utilisés pour défier la gravité et inventer un corps immatériel, céleste. Hors de la technique classique, c’est aussi un outil fascinant, générateur de vitesses, de hauteurs, d’équilibres, de déséquilibres, de lignes. Confronter les pointes aux musiques jamaïcaines, puissamment motivées par le retour aux sources, à la terre, avec des intentions pacifistes et fraternelles, créé la possibilité d’une tension, d’une fiction également, pour échapper aux clichés attachés à ces cultures. Loin de ressusciter un corps classique, nous associons à la pratique des pointes des danses religieuses et douces (comme le candomblé) ou expressives et urbaines (comme le dance hall). L’enveloppement cosmique des vibrations du sound system nous mène à réfléchir à une configuration non frontale, et multidirectionnelle dans laquelle les spectateurs sont invités à se déplacer et potentiellement à danser.

Cecilia Bengolea, François Chaignaud

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.