: Note d’intention
Il s’agit d’une très belle pièce écrite en 1962 mettant en
scène un couple de vieux amants désillusionnés après
dix-sept ans de vie commune (Valérie et Didier) qui se
chamaillent dans leur appartement, sis à la frontière de deux
quartiers belligérants. C’est que, parallèlement, en bas dans
la rue, la guerre civile fait rage et, progressivement, pénètre
dans le logement des protagonistes. Il s’agit d’abord de
bruits, d’explosions, de cris, d’objets hétéroclites qui s’écrasent
sur le plancher de l’appartement puis de pans de murs,
grenades, soldats... Pendant ce temps, évidemment, le
couple, bien que terrorisé, continue à se disputer. Progressivement,
la rue et sa fureur pénètrent dans leur logement.
L’intérêt de la pièce, au-delà de son degré comique est, à
partir d’une situation des plus simples du répertoire humain
(la scène de ménage), de nous questionner sur l’espoir que
représente, dans un monde irrémédiablement nul, le trésor
de la relation humaine. Et la force qu’elle contient car, dans
la situation présente, le texte de Ionesco met en regard
l’influence possible du conflit microscopique sur le conflit
macroscopique (et si c’était la dispute intime à l’intérieur qui
déclenchait la guerre terrible à l’extérieur ?).
Au terme de la pièce, une armistice est signée, le calme extérieur
revient, l’intérieur se repose également, tout est bien
qui finit bien. Hélas, c’est encore pire !
Christophe Feutrier
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