: Les enjeux du spectacle
D’abord la langue de Borchert. Déplier l’histoire en faisant résonner le concret et la densité de cette langue poétique, abrupte, dépouillée d’artifice, dans un espace lui aussi abrupte et dépouillé d’artifice, avec le corps des acteurs confronté au corps du mot. Tel a été l’enjeu premier de cette création.
Faire en sorte que l’imaginaire des acteurs, leur personnalité, donne corps et voix à ces figures, pour qu’elles prennent leur pleine dimension allégorique, universelle, oscillant sans cesse entre tragique et grotesque, réalisme et fantastique.
Car le regard de Borchert sur la réalité de cet après-guerre est impitoyable aussi bien dans le rire que dans
les accents désespérés. Aucun des personnages que Beckmann croise sur sa route n’est indemne des
lâchetés, des petits arrangements avec la mémoire, l’oubli, le passé et le présent dont chacun a fait son
« bouillon » de vie, de survie. Beckmann non plus. C’est la force de l’écriture.
Il n’y a pas ici les victimes d’un côté et les bourreaux de l’autre. Il y a l’Homme livré à ses instincts, sa
solitude, son mystère, et confronté aux autres et à l’Histoire, à la question de la responsabilité
individuelle, une question qui hante Borchert/Beckmann et qui nourrit à la fois sa colère, son amertume et
son rire !
Lou Wenzel
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