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De la part du ciel

+ d'infos sur le texte de Bruno Meyssat
mise en scène Bruno Meyssat

: CAMILLE FLAMMARION

Enquêtes -extraits :

"Au mois de septembre 1898, (…) un certain M. Finot, aubergiste, était sur le pas de sa porte, regardant l'orage, lorsqu'un éclair suivi aussitôt d'un coup de tonnerre le fit culbuter et l'envoya au fond de la chambre. Il est resté un certain temps sans connaissance et sa vue a été obscurcie pendant dix heures. Ce qu'il y a de singulier, c'est que ce brave homme, atteint de rhumatisme aux jambe, ne pouvait marcher que péniblement avec une canne. Depuis cet accident, il ne se sert plus de bâton et vaque à ses occupations avec facilité. Il ne paraît point fâché de ce qui lui est arrivé et cependant ne désire point que l'expérience recommence. Ce genre de phénomène électrique pourrait être appelé le cas du tonnerre médecin." (Les Caprices de la Foudre, p.96)
"Un homme qui était, paraît-il, fort velu, ayant été atteint par la foudre, près d'Aix, le courant électrique lui enleva les poils du corps par sillons, de la poitrine aux pieds, les roula en pelotes et les incrusta profondément dans le mollet." (Les Caprices de la Foudre, p.113)
"La jeune femme avait été tuée par la foudre. On l'a trouvée dans un coin de la chambre, à genoux, et la tête cachée dans ses mains. Elle ne portait aucune trace de blessure." (Les Caprices de la Foudre, p.106)
"Mme Galli-Marié était en scène (…) Brusquement, elle s'arrête de chanter. (…) rentrée dans sa loge, elle dit à son entourage : "Il est arrivé malheur à notre Bizet. Au coup qui m'a frappée, j'ai vu se dresser devant moi, l'espace d'un éclair, son visage… Mon Dieu, mon Dieu, qu'il était pâle!". On courut aux informations. Bizet venait de mourir." (La Mort et son mystère, p.353).
"Au commencement se firent entendre des coups frappés contre les murs, les planches, et surtout contre les portes de la maison. (…) Des tables, des chaises, des vaisselles furent renversées, tantôt avec bruit, tantôt sans bruit; (…) toutes sortes d'objets ont été bizarrement pendus aux clous; finalemenent des tableaux ont été retournés sous nos yeux contre les murs, (…) Souvent des pierres ont été jetées dans la cheminée. Rien ne fut brisé ni endommagé, et, remarque surprenante, les pierres qui, venant de la cheminée, atteignirent l'un ou l'autre de mes enfants leur causaient un choc à peine sensible. Nous avons eu à subir le contact d'une main glacée (…) ce qui a été perçu par tous les habitants de la maison. On imitait aussi avec une perfection singulière le bruit d'une montre que l'on reonte, d'un banc à bobines, du bois que l'on fend, de l'argent que l'on compte, de frottements, de chants et de sons articulés comme par une langue humaine."" (Les Maisons Hantées, p.244-245)
"Que des effluves, des reliquats de forces, de fluide vital, restent imprégnés dans les chambres autour des objets et se réveillent au contact d'une personne qui les ranime en quelque sorte, c'est tout à fait admissible. Les murs, les meubles peuvent conserver l'empreinte des événements auxquels ils ont été associés. Parlez dans un phonographe : que l'on conserve la plaque, le son de votre voix sera reproduit chaque fois que le phonographe sera mis en mouvement, que vous soyez mort ou vivant." (Les Maisons Hantées, p.186)



Bibliographie


(plus de 70 publications : ouvrages scientifiques, philosophiques, de spiritisme, romans, encyclopédies et autres) : cf http://www.culture.gouv.fr/culture/flammarion/livre/livre.htm



Biographie


http://www.culture.gouv.fr:80/culture/flammarion/cflam/camille.htm
Né à Montigny-le-Roi (Haute-Marne), en 1842, Camille Flammarion est l’aîné d’une famille de 4 enfants dont le second fils Ernest sera le fondateur des éditions Flammarion. Les difficultés financières de la famille Flammarion, à la suite d’une mauvaise affaire, contraignent les parents à quitter le village natal pour tenter leur chance à Paris. Camille continue à suivre un enseignement au petit séminaire de Langres, comme beaucoup d’enfants des milieux ruraux.
Enfant curieux, il laisse vagabonder son imagination vers les phénomènes de la nature. En 1856, il rejoint ses parents à Paris. Faute de moyens et d’appuis, il ne peut poursuivre ses études : il trouve donc un premier emploi d’apprenti chez un graveur ciseleur où il apprend le dessin, qui se révélera très utile par la suite.
En 1858, par le jeu de ses relations, il va permettre à Camille Flammarion, à l’âge de 16 ans, d’entrer comme élève astronome à l’Observatoire de Paris sous les ordres d’Urbain Le Verrier, au bureau des calculs. Mais le bouillonnant Camille, s’il reconnaît l’utilité des méthodes de calcul pour connaître la position des astres, porte un regard critique sur le petit monde des astronomes mathématiciens. En 1862, avec la parution de "La pluralité des mondes habités" la rupture est consommée. Camille Flammarion y expose l’une de ses réflexions favorites : si l’on observe ainsi les planètes, c’est pour certes chercher à mieux les connaître mais sommes-nous donc si sûrs d’être seuls dans le vaste univers ?
La guerre de 1870 vient interrompre momentanément la publication de ses ouvrages. Lorsque les événements se stabilisent, il emménage Rue Cassini, à deux pas de l’Observatoire de Paris. Expérimentateur, infatigable touche-à-tout, Camille Flammarion met en place de grands projets : il renouvelle l’expérience du pendule de Foucault, en 1902, il organise la fête du soleil à chaque solstice d’été autour de la Tour Eiffel de 1904 à 1914…
Son action en faveur de la vulgarisation de l’astronomie lui vaut la Légion d’honneur en 1912. Malgré le retour au calme d’après guerre, Camille Flammarion s’implique de moins en moins dans les événements de l’actualité scientifique. Il ne s’aperçoit pas de la révolution intellectuelle qui se prépare dans la théorie sur la relativité du jeune Albert Einstein. Sa position est en cela révélatrice de celle des hommes de sa génération, formés selon l’esprit encyclopédique qui ne survivra pas aux mutations de la pensée scientifique après la première guerre mondiale. Il se préoccupe davantage des questions relatives à la vie après la mort. Ce penchant pour le spiritisme, l’a en fait accompagné toute sa vie.
Trouve-t-il une réponse en ce jour du 3 juin 1925, date à laquelle il s’éteint ? Sa femme tente de perpétuer son œuvre après sa mort en s'impliquant activement au sein de la Société Astronomique de France. Elle s’éteint à son tour en 1962, en confiant l’avenir du site à l’association. "



"Camille Flammarion, chasseur de spectres"
par Serge Lequeuvre, in Dossier : Les grands hommes et l'irrationnel, mensuel Historia - N° 668 - 01/08/2002. Extrait de http://www.historia.presse.fr/data/mag/668/66805001.html


"Messieurs, le spiritisme n'est pas une religion mais c'est une science, science dont nous connaissons à peine l'a b c. " Voix forte, soudain traversée de vibrante passion, Camille Flammarion se tourne vers la tombe où repose désormais Allan Kardec, le chef de file du spiritisme en France (…). Dans l'assemblée recueillie, chacun voit dans ce jeune homme de vingt-sept ans le fils spirituel du Maître (…)
Il complète sa formation en autodidacte boulimique, curieux de tous les phénomènes naturels depuis son plus jeune âge, rédigeant dès 1857 une énorme Cosmogonie universelle , compilation inédite de plus de cinq cents pages. L'astronomie, surtout, le captive. (…) Il publie son premier ouvrage alors qu'il n'a que vingt ans : La Pluralité des mondes habités , pour lequel Victor Hugo le complimente. Il y examine l'une des deux questions philosophiques qui n'auront de cesse de l'obséder toute sa vie: “ La vie existe-t-elle ailleurs dans l'univers ? ”, et y répond positivement. La même année, en 1862, il commence à répondre à l'autre question : “Y a-t-il une vie après la mort?” Il publie un deuxième livre, Les Habitants de l'autre monde - Révélations d'outre-tombe, qui rassemble les messages recueillis lors de séances de tables tournantes. Flammarion a rencontré Kardec l'année précédente. Après s'être montré sceptique, il devient un ardent défenseur de la nouvelle science (…). Dans cette première période d'intense activité spirite, la “métapsychique”, comme l'appellera plus tard Charles Richet, lui apparaît comme un moyen de donner un fondement scientifique à des concepts religieux en balayant, en même temps, le surnaturel et le merveilleux.
A partir de 1865, sensible à l'extrême réticence du monde scientifique sur le sujet, (…) il conforte son image de scientifique : communications régulières à l'Académie des sciences à partir de 1867, rédaction de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique, articles par centaines sur l'astronomie, domaine dans lequel il devient une autorité. (…) Formidable succès de librairie, son Astronomie populaire, en 1880, assoit définitivement sa notoriété. Un de ses admirateurs lui fait don du domaine de Juvisy, à Juvisy-sur-Orge, où il installe un observatoire, inauguré par l'empereur du Brésil, et une station de climatologie. (…)


Dans la dernière décennie du siècle, il reprend ses études sur le psychisme en y appliquant toute la rigueur d'un homme de science. (…)Et toujours demeure, à la fin, cette part d'inexpliqué. “ Nos études nous ont appris une vérité évidente : c'est que l'arbre de la science est incomplet s'il lui manque la branche psychique et que, désormais, l'anthropologie doit être complétée par ces connaissances trop longtemps négligées. Il y a là tout un monde invisible à visiter. ” (…) Il révise son interprétation. (…) Les phénomènes observés ? “ La force inconnue qui produit la pensée aurait le pouvoir de se projeter en dehors du corps. ” Il suscite une vive polémique : il n'y aurait pas d'esprits, tout viendrait du cerveau des médiums, tout ne serait qu'autosuggestion ! Il passe pour traître à la cause.(…)
A partir de 1900, les recherches psychiques de Flammarion se concentrent sur le mystère de la mort et, de plus en plus, sur les fantômes. Là encore, (…) il se cantonne d'abord aux faits et, dans la trilogie qui synthétise son travail, La Mort et son mystère (1920 à 1922), aussi bien que dans le livre qui la prolonge, Les Maisons hantées en 1923, il propose des catalogues d'événements étranges qu'il a lui-même collectés ou qu'il va chercher dans les ouvrages anglo-saxons. (…) De ces longues suites d'apparitions, de rêves prémonitoires, de tapages nocturnes insolites et de claquements de portes, il tire peu d'hypothèses théoriques, seulement quelques certitudes confirmées. “Que les âmes survivent à la destruction du corps, je n'en ai pas l'ombre d'un doute”, mais il y a peu de progrès dans l'explication : la pensée, cette “substance”, imprégnerait les murs et les objets des lieux que nous fréquentons et, dans certains cas, après notre mort, serait “réactivée” par la présence de vivants particulièrement sensibles. Les fantômes se matérialisent grâce à l'ectoplasme, substance qui est “presque entièrement tirée du corps du médium ; le reste provient d'éléments en suspension dans l'air et des vêtements du médium : résidus de fibres végétales, bactéries, etc. L'ensemble est de la matière organique, vivante. Une projection organique de la pensée.”
Reconnu par la science officielle pour son oeuvre considérable en astronomie, Camille Flammarion voit son oeuvre spirite couronnée en 1923 par son élection à la présidence de la Society for Psychical Research, où l'ont précédé Henri Bergson ou Charles Richet. A cette occasion, il prophétise : “La science métapsychique sera la gloire du XXe siècle. ” (…)"

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