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Clara 69

+ d'infos sur le texte de Gildas Milin
mise en scène Anne Caillère

: Dehors, c’est fleuri des fleurs

Des fleurs tout à fait bêtes ou bien des fleurs sauvages ?

Lundi 24 janvier, accueillie par Cyrille Canetti, médecin psychiatre, j’ai passé la journée au service médico-psychologique régional du centre des jeunes détenus de Fleury-Mérogis, auprès de l’équipe de médecins, infirmières et psychologues, dans l’enclave délimitée au sein de laquelle ils soignent, écoutent et accompagnent les détenus âgés de 13 à 18 ans. Dans la pièce où l’on prend le café, régulièrement tout au long de cette journée ordinaire sans crise majeure, l’un ou l’autre des soignants vient s’asseoir et échanger quelques éléments avec ses collègues : comment saisir la parole, comment entrer en contact, par-delà la demande d’augmentation de prescription de méthadone ou de subutex que réclament plusieurs des patients de la journée ? A demi-mot, tel ou tel auront peut-être évoqué les circonstances de sa bascule.
Que s’est-il passé dans ce moment de crise au cours duquel, contre toute attente ou bien dans un processus engagé depuis longtemps, le sujet a ébranlé les réseaux de sympathie qui le liaient à son monde ?


25 septembre : Olivier Renouf, le sondier, et moi, posons des micros dans le périmètre, pas plus large qu’une cellule de détention, d’un mirador forestier dans le sous-bois du domaine de Chambord. Toute la journée, puis la nuit venant jusqu’au petit matin, nous captons les cris rauques solitaires et croisés du brame des cerfs. Matière sonore complexe et puissante qui transperce le silence, qui dans la forêt n’est est jamais tout à fait un.


19 mars : nous posons nos micros pour vingt-quatre heures à l’intérieur d’une cellule vide qui nous a été affectée par le Directeur de la Prison de Versailles. Depuis cet espace, durant toute la journée puis tout au long de la nuit, viennent se déposer sur la bande les bruits de portes, de clés, les roulements des chariots, les appels, des chansons, des cris, un mea culpa, les sonorités de la ville alentour, des percées de rires, les oiseaux très présents, des gueulantes, à l’approche de la nuit qui tombe après l’extinction des feux, un jeu de cadavre exquis que composent les détenues de cellule à cellule depuis le rebord de leurs fenêtres ouvertes.


La prison de Versailles, la forêt, le service médico-psychologique de Fleury, entre autres lieux, sont les endroits où me menait le texte de Gildas Milin

Anne Caillère

01 juin 2007

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