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Cent culottes et sans papiers

+ d'infos sur le texte de Sylvain Levey
mise en scène Anne Courel

: Intentions

Avec cette pièce, Sylvain dresse l’inventaire sensible des objets qu’il trouve dans une des écoles de la république, une de celles dont le fronton arbore fièrement LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE.
L’air de rien, de la cave au grenier, dans les classes et la cour de récré, il glane, ramasse, observe et fait parler les objets, nous racontant toute une histoire de France, des sans-culottes … aux sans papiers.
Il nous entraîne apparemment dans « les petites histoires » du quotidien… De la cagoule oubliée de Samir – disparu. Expulsé ? Peut-être… au pantalon « militaire » de Clémence, mal nommée, du pull immense dans lequel disparaît presque Courpartout, souffre-douleur de la communauté scolaire, aux vêtements de marque sans lesquels évidemment on ne peut affronter la rentrée !
Il nous propose un voyage dans le temps de nos histoires : celles qui s’écrivent au présent et celles passées qui fondent – aussi- notre rapport au présent.


Pour Cent culottes et sans papiers, Sylvain Levey ose une écriture culottée, ambitieuse, moins narrative avec un recueil de très courts textes proches de la poésie. Ses récits aux allures d’inventaire un peu futile, intriguent, déstabilisent, jusqu’à ce qu’ils prennent sens et s’avèrent finalement éminemment politiques et sensibles.
Peu à peu, on entre dans la danse et l’on s’aperçoit qu’il traite de nombreux sujets d’actualité.
À coups de petites chroniques poétiques où il serait question d’habits, il développe une proposition dramaturgique très profondément ancrée dans notre histoire contemporaine, rejoignant nombre de nos questions d’actualité.
D’énigmatique, l’inventaire devient fable, il se structure. Ce qui semblait tenir de la comptine « facile » révèle une architecture complexe… tout s’enchaîne naturellement comme : marabout’d’ficelle.
Parce que Sylvain sait proposer de vrais matériaux pour la scène, peu à peu, derrière les vêtements oubliés, on voit les enfants ! En ajustant la focale, on devine les adultes et leurs jeux sociaux, on retrouve soudain la mémoire sociale.
D’associations d’idées en glissements sémantiques, l’étoile jaune de la blouse grise devient médaille, l’expulsion probable de Samir prend le devant de la scène, les liens se font naturellement…


Cette petite école devient le miroir de notre société et de son système de consommation effréné… Dans l’ombre, Jules Ferry en prend un coup ! Et nous aussi !


De façon absolument non didactique, la pièce nous invite à revisiter nos manuels d’histoire et d’instruction civique, nous met face aux questions éminemment et urgemment contemporaines de la nation et de sa devise républicaine.

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