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Ce qui demeure

+ d'infos sur le texte de Daniel Keene traduit par Séverine Magois
mise en scène Maurice Bénichou

: Note de mise en scène

Daniel Keene a écrit de petites histoires sensibles et drôles qui parlent de l'état du monde sans fioriture ni anecdote, une parole très forte qui passe par la bouche de gens d’aujourd'hui et laisse beaucoup de place à l'imagination du spectateur. C'est cela qui m'a touché quand Séverine Magois, sa traductrice, me l'a fait rencontrer.


La langue restituée est simple, directe, très poétique, proche de nous. Les sept petites histoires que nous avons choisies parlent toutes de la mémoire, de l'absence, de la perte de quelqu'un, du manque et du mal de vivre. Elles ont en commun de dégager une très forte notion de culpabilité.


Un homme assis à une table se filme lui-même. Il enregistre les meilleurs moments de sa vie passée avec son fils et son épouse qui ont disparu. Pas forcément enlevés, pas forcément déportés, massacrés, kidnappés. Mais ils ne sont plus là. Il semble vouloir laisser une trace avant peut-être de mourir lui-même.


Deux femmes se retrouvent sur un banc, l'une d'elle est très très vieille, l'autre très très jeune, elles sont en réalité le même personnage.


Dans un texte qui s'appelle la pluie, une femme raconte que des gens partis dans des trains lui ont confié des objets qu'ils aimaient et qu'elle n'a pas de place pour les ranger.


Ce texte m'apporte tout de suite des images qui seront la racine de ce travail...


Un espace, une bande de ciel voyage, quelqu'un marche sur des milliers de coquilles d'escargots morts dans un champ fleuri figuré peut-être par la vidéo. Cette image, je l'ai rencontrée à l'entrée du camp de Buchenwald, et cela m'a heurté pendant des nuits, ces petits corps morts.


Le décor, mobile, avec plans éloignés et rapprochés comme une focale de caméra, créera la dynamique de ces petites histoires sans action dans lesquelles un homme représente tous les autres hommes, une femme toutes les femmes.


Ce théâtre est l'expression profonde d'une pensée sans fioriture.


Ça n'est pas direct dans le sens que ça n'est pas quotidien.
On a l'impression d'entrouvrir le cerveau de personnes qui parlent à haute voix et de voir leur parole s'échapper.
Une parole qui a la volatilité de la parole perdue.
Un devoir humain de mémoire.


On n'a pas le droit de perdre quoi que ce soit, ni le souvenir de son père, ni celui de nos proches, ni ceux qu'on assassine dans le monde entier.


Je veux parler modestement de ce sujet qui n'en finit pas.


Les sept pièces courtes du spectacle seront :
ce qui demeure, ni perdue ni retrouvée , kaddish, brève obscurité, la pluie, le violon, les porteuses de lumière


Maurice Bénichou

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