C’est avant tout l’oeuvre de Fabrice Melquiot, son style et sa poésie qui m’ont touché, sa façon de raconter les histoires, de mettre ses personnages en situation. Il est surprenant et bouleversant. Il fait déborder les sentiments, l’amour, l’amitié, la détresse, la solitude. Il bouscule ses héros, et le lecteur/spectateur avec. C’est un auteur sensible et prodigieux et ses textes en sont les témoins.

On a tous un jour dans une rue, dans un train rencontré l’amour, l’amour furtif ou l’amour fou, ou rêvé cette rencontre... Jamais nous avons osé dire « je vous aime ». Toujours nous avons des flots de belles paroles qui chahutent nos pensées, mais ne sortent pas. Ce texte est l’histoire d’un de ces moments de folie amoureuse vécu au hasard d’une rencontre dans un aéroport. Fabrice Melquiot sublime cet instant banal et quotidien pour en faire un chef-d’œuvre de poésie et de théâtre. Drôle et cruel, il touche chacun d’entre nous dans notre intimité la plus profonde.

L’expérience faite avec Yes, peut-être de Marguerite Duras m’a donné envie de continuer l’exploration du jeu masqué, de le confronter aux formes les plus diverses et variées du théâtre contemporain, de l’amener là où on l’attend le moins, de tester ses limites, d’ouvrir de nouveaux horizons et d’éprouver de nouvelles formes. Avec la Compagnie Mladha nous avons le profond désir de creuser, de fouiller, d’explorer, de découvrir la scène et le jeu par ce biais. Cette démarche part de la conviction qu’avec le masque nous entrons dans une dimension nouvelle qui transcende les acteurs et laisse la première place aux personnages.

Mais ce projet n’aurait pas eu lieu sans la rencontre avec Vincent Rime, jeune comédien talentueux et aussi attachant que le personnage de Fabrice Melquiot.