: A propos de chiens...
Qu’est-ce que les chiens peuvent bien nous donner que les personnes, même les plus
proches, ne peuvent ?
L’homme peut être bien plus terrible que n’importe quel animal . Il est rare qu’un
homme soit aussi loyal qu’un chien. Je me tourne de plus en plus vers la nature, et
m’isole en quelque sorte des gens. Je par le plus facilement le langage des chiens – il
me semble que je ne suis plus du tout capable de comprendre le langage des gens.
Dans notre pays en pleine transi tion, je crois que l’état de not re société se lit le mieux
en observant la triste vie des chiens abandonnés. Ici, ce sont les gens livrés à euxmêmes
qui ont une vie de chien. Ils sont usés comme des chiens. Ou bien ils sont fous
comme des chiens. Ici, l ’homme est mis au monde par des chiennes, certains sont des
fils de p… chiennes. Certains sont abandonnés comme des chiens, malades, fous,
estropiés, blessés. Ils aboient contre les voitures qui passent, contre les gens qui
passent. Qui se soucie d’une blessure sur un chien ? D’un coup de pied à un chien,
personne ne s’en soucie.
Ici, on voit des chiens avec des mises en plis se mélanger avec des chiens er rants, et
avec nous, de sales cabots tout ce qu’il y a de plus ordinaires qui se moquent bien
d’un pedigree bidon. Le pays aussi est comme ça, le luxe et la pire pauvreté, tout est
ensemble dans la même rue, dans la même maison, dans le même cimetière. Voilà la
raison de cette métaphore, et de mon obsession des chiens.
(extrait du programme de la pièce à sa création, Belgrade, 2007)
Biljana Srbljanovic
propos recueillis par Marina Milivojevic-Madarev
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