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Au pied du mur sans porte

+ d'infos sur le texte de  Lazare
mise en scène Lazare

: Projet théâtral

Une ouverture sur le conte.


L’école représentée par la directrice et l’institutrice accueille le public et l’invite à s’installer pour écouter un conte japonais traduit maladroitement de l’allemand au français :
« Il pleut. C’est un temps pour les renards. Les renards se suspendent au dessus des flaques pour apercevoir le reflet de leurs yeux dans le miroir de l’eau. Papa renard et maman renard font l’amour… » La traduction s’embrouille, il pleut, l’école s’en va, les esprits apparaissent.
Le double de Libellule, un jumeau sans âge, mort né, cogne à la porte de sa matrice pour venir enchanter le temps d’ennui de l’enfant Libellule.
Libellule saute dans les flaques sur le chemin de l’école, s’égare dans le reflet des nuages, il pleut, le malin s’annonce, c’est l’eau qui le fait sortir quand personne n’est plus là pour le voir car tous sont partis s’abriter.
On est bien loin des représentations stéréotypées de la banlieue .Tous les personnages de la pièce aspirent à la poésie, à la beauté (Libellule, le policier chef, le dealer, la jeune soeur, le criquet, la mère…)


Espace scénique


L’école, un banc de vestiaire sur roulette traverse l’espace scénique, elle rentre dans la maison de l’enfant, s’enfuit, il faut toujours aller de plus en plus loin pour la retrouver prendre des cartes orange trois zones, quatre zones, cinq zones pour la rattraper. L’école tourne le dos à Libellule et sa mère puis disparaît. Un ex-voto inachevé d’un enfant et son cheval se noyant dans les flots prend sa place.


Sur les murs, sur des panneaux de bois ou un immense cartable d’enfant, des traces d’exvoto peint (ayant perdu leur effigie religieuse et texte de remerciement pour l’accomplissement de miracle).


Des objets de récupération (tables de cuisine, chaises, un escabeau inutilisable tellement ça tremble des que l’on essaye de monter dessus, un vieux canapé), le strict minimum permettant d’identifier les lieux : la cuisine, la cave, l’appartement de JR….


De grands panneaux en verre, boite en plexis transparente permettant dessiner les séparations avec l’autre coté (du mur, des choses, des personnes, des mondes), ce que l’on n’arrive pas à voir mais qui est là et qui agit : territoire privilégié du Double.


Les personnages au pied du mur


Ouvrir les figures et laisser l’individu apparaître.


Tous les personnages de la pièce vivent sur des fantasmes leur permettant de donner un sens à leur vie et de la codifier. Ils ont besoin de plaquer sur le monde un autre monde :
Une école idéale forteresse de l’humanité
Un monde chiffré ou tout à une valeur monétaire connue de tous
Un au-delà de la vie terrestre merveilleux en forme d’oreiller confortable et douillet


Ils éprouvent le besoin de partir. Le départ possible met en jeu l’imaginaire. L’imaginaire permet la création de monde avec peu de chose. Un bout de bois devient un frère jumeau non né, des cheveux trop long sont envoutés, des bottes en plastique dansent comme des bottes de sept lieux, la crictonic et le speedball vous envoient au paradis et la voiture de sport en boite de nuit "La Bienheureuse".


Certains acteurs joueront deux ou plusieurs personnages entrant dans la pièce comme les figures représentantes de leur fonction.
JR le dealer et la directrice imposent les règles du jeu sur leur territoire.
Le magicien et le policier désignent le licite et illicite et punissent le manquement à la règle.
La petite soeur cache son identité derrière ses cheveux et Loula est une fille fantasmée qui n’est plus.
Le dealer et le jambon représentent aussi la question du choix et l’inquiétude née du poids de ses actes.


Les figures se fissurent, s’ouvrent et laissent apparaître l’individu dans toute sa singularité.


Le double et Libellule auront chacun leur interprète.
L’interprète de libellule sera jeune homme et jeune acteur et l’interprète du double, âgé, habité d’une longue vie théâtrale. Libellule est rebelle à l’apprentissage des codes et des règles, Le Double les connaît et peut les détourner. Le Double n’a pas pu être au monde, il a toutes les possibilités. C’est l’autre coté de Libellule, ce qui n’est pas là, qui existe et nous travaille.


La musique


Réalisée sur le plateau non pour engloutir ou sentimentaliser la fiction, elle agit comme les acteurs agissent, elle se frotte à eux, les pousse à dépasser les codes de la représentation naturaliste.
Elle permet de transformer la violence des situations en objet recevable et poétique.


Les chansons aident à se dépasser, font résonner l’endroit du rêve, en écho au blues au négro spiritual, aux chants de labeur, forme puissante pour conjurer le sort et magnifier la plainte.
La chanson Chose rose Loula ouvre la porte de l’adolescence, le fantasme sur l’autre sexe.


La musique permet de fragmenter la linéarité de la dramaturgie, de revivifier l’écoute et la dimension scénique prend le dessus sur la partition textuelle.

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