Le texte est construit en séquences à partir d’un exercice proposé à l’atelier d’écriture : quels sont les mots que l’on peut former avec les lettres du mot mariage ? Chaque séquence est suscitée par un mot. Monologues, scènes dialoguées ou réminiscences font alterner les réflexions du personnage, ses rencontres ou relations familiales passées et présentes.
Le spectacle explore l’espace mental d’Ana, traversé par des voix, celle du grand-père, en voix off prise en charge par un comédien, celle de la professeure, celle de sa mère et celle de son mari, voix ou personnages joués par Ana elle même ou par la marionnettiste (uniquement pour la mère d’Ana).
La mise en scène associe une comédienne qui joue Ana adulte, une marionnette « portée », d’environ 1m qui représente Ana jeune fille et un environnement graphique vidéo.
La relation « comédienne – marionnette » met en jeu le rapport d’Ana avec son être profond avec une fantaisie et une fantasmagorie qui fait écho à l’humour du texte, à ses ellipses et au « genre » du conte de « La jeune fille intelligente ». La marionnette apparaît et disparaît, sollicitée par les pensées, les souvenirs, les rêves d’Ana. La marionnettiste est aussi une partenaire de jeu.
La scénographie est prise en charge en grande partie par un environnement graphique vidéo utilisé pour projeter de l’écriture, jouer visuellement avec des mots, des phrases, des dessins. Les mots et les dessins, animés, évoquent le flux des pensées d’Ana, ses révoltes, ses rêves. Dans ce spectacle qui parle de langage, d’écriture, la présence visuelle et interactive des mots, leur façon d’exister ensemble est visible sur la scène du théâtre et constitue un appui de jeu pour la comédienne.