Avec Juste la fin du monde, Lagarce ouvre un cycle du théâtre de l’intime qui se poursuivra avec J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne (1994) et Le Pays lointain (1995). D’abord intitulée Les Adieux, puis Quelques éclaircies, la pièce a beaucoup évolué au fil de l’avancée du projet, notamment quant à ses personnages. En janvier 1990, soit quelques mois avant de partir pour Berlin et de s’atteler sérieusement à ce texte, voici comment Lagarce résumait la pièce dans son Journal :
« Donc, le fils aîné va retrouver sa famille. Il est en train de mourir c’est ce qu’on sait et on parle de choses et d’autres. La Mère, le Père, le Fils Cadet, la Femme du fils cadet, la Sœur, le Fils Aîné donc et l’Homme qui vit avec le fils aîné. C’est une pièce sur la famille, le corps et sur l’enfance. GLUPS ! »

Le corpus de trois extraits établi pour Juste la fin du monde regroupe des passages clés de l’œuvre qui témoignent de la diversité des situations de dialogues et des formes de l’échange, à travers trois cas de figure : un monologue, un dialogue à plusieurs voix et enfin le cas particulier de l’intermède.

1. le Prologue, monologue de Louis ;
2. « Les Rois de France », scène de polylogue représentative de l’esprit de la pièce dans la mesure où s’y dévoilent en filigrane, à travers la relation triangulaire unissant les deux frères et Catherine, les rapports entre couples de personnages, et que s’y déploie un comique de langue tout-à-fait lagarcien ;
3. les premières scènes de l’intermède.

Nous vous proposons dans cette rubrique de visionner des extraits du prologue dans différentes mises en scène.

Par la mise en parallèle de ces extraits vidéo, il apparaît que leurs divergences autant que leurs similitudes (relatives aussi bien à des éléments facilement identifiables, tels que conditions de production, salle, choix de distribution, qu’à des subtilités de mises en scène qui pourront être examinées dans une étude plus poussée) prêtent particulièrement à l’analyse comparative.