Monter un spectacle pour mettre le théâtre en cause, faire dire à des comédiens qu’ils sont inutiles.Voilà le défi que Maya Bösch et sa dramaturge Michèle Pralong lancent à elles-mêmes et à leurs acteurs, avec un texte qui met le théâtre en boîte comme on fait tourner un âne en bourrique. À la fin des années 90, Elfriede Jelinek écrit Je voudrais être légère et Sens : indifférent. Corps : inutile, deux traités sur l’art du comédien. Avec cette verve sarcastique et implacable qui lui valut le Prix Nobel de littérature 2005, l’Autrichienne donne corps à la révolte du spectateur et de l’auteur face à des conventions qui les oublient. Ici réunis, ces deux pamphlets forment un dyptique anti-théâtral féroce et jouissif, et une œuvre- manifeste qui appellent une nouvelle esthétique où le spectateur, enfin, obtient la place qui lui revient.