BOULI MIRO.
Je lui ai dessiné un agneau, au Petit Prince de Taiwan. Comme ça, il pouvait apprendre à l’élever, lui donner le biberon, s’occuper de la tonte et tout ça. Faut qu’il apprenne, il est tout petit, ce gosse, il sait rien et si ça se trouve dans deux ans, il est père de famille ! Moi, j’étais perdu. Je trouvais nos cœurs fragiles comme des barques pourries, et même des barquettes. Petula avait embrassé ce garçon juste parce que c’était soi-disant le Petit Prince de Saint-Exupéry. Ça lui a tordu le cœur et tourné la tête, à cette bécasse. Je sais bien que l’amour, c’est pas une ligne droite et sans bûche, je sais qu’on est libre de laisser courir son cœur sur la plage et si quelqu’un passe et le ramasse on a le droit de dire merci. Mais ses héros, il faut bien les choisir. Il faut choisir avec qui on va faire sa vie. Et si on a la chance de devenir soi-même un héros, faut pas se priver. Moi, je ne veux pas être comme les autres. Moi, je veux croire plus que les autres. Je veux pardonner plus que les autres.