Que devoir, que vouloir, que pouvoir transmettre ? Qui être quand nous transmettons ? Ici, deux parents transmettent des bases, des interdits et des signes d'amour si décalés de l'amour que l'idée d'une soumission à l'impératif familial, comme celle d'une révolte, sont exactement hors de portée de leurs deux enfants, Olga et Kurt. La famille vit sa dislocation. Les deux enfants vivent l'inceste. La naissance du sevrage affectif est cachée, oubliée et enfouie dans le non-conscient hérité des générations passées. Dans la confusion, la sœur et le frère s'inventent des buts pour la vie en dehors de la vie. Eux-mêmes pour eux-mêmes, ils deviennent père et mère, tuteurs, juges, police, justiciers et héros effrayés. Les réponses prennent la place des questions, les effets celle des causes. Ici, un humain parviendra à sauver la vie qui est en lui, vie qu'il n'aura cesse malgré tout, confusément, d'apprendre à connaître et à aimer, comme il pourra, au prix du mensonge. Un autre deviendra le grand chef guerrier de sa propre vie et sa pyromanie, ses automutilations et ses bombes prendront plus le goût d'un meurtre du monde que le goût d'un suicide. Ici, rien n'est jugé des possibilités offertes à la bêtise par manque d'amour, tout s'attrape comme une maladie.