S’en sortir, ou du moins le croire, quand d’autres perdent. Pour beaucoup, voilà ce à quoi nous sommes réduits. Ce paradigme économique et social actuel est matérialisé sur la scène par un hall administratif, zone d’attente, de transit, où une mécanique de sélection inexorable opère. Dans cet espace, un groupe d’individus anonymes est réuni par la perte d’un travail, d’une place, par leur lâcher-prise avec la société. Ils sont les exclus de la marche du monde. Ce sont les « perdants ». Mais cette réalité acide va se fendre avec l’apparition d’un mystérieux personnage, lutin dionysiaque ou clochard céleste, qui propose de réinventer des espaces de vie, de liberté dans les interstices du monde existant. À l’instar du joueur de flûte, il vient libérer les désespérés ou en débarrasser les villes en leur proposant une traversée en guise de résistance.