Osric : Le jour où l’on voulut faire au Danemark la révolution…
Il pleuvait et tout le monde rentra à la maison…Je ne sais plus de qui c’est…un truc que j’ai appris à l’université…

Entre Lamord.

Lamord : Michèle! Je suis revenu, tu sais. J’ai pris froid dans cet enfer, si tu savais.
Pris au piège comme un débutant. Seul et tout seul, laissé seul dans le coffre d’une voiture, ivre.
Mort. Le feu a pris de la caisse aux arbres, j’ai pu sortir et courir seul dans les bois par-dessus les flammèches, le brasier dans les cheveux et la neige sous les pieds.
Et là, un petit lac, comme moi, tout seul et perdu et petit et encerclé de flammes grandes comme des châteaux, j’ai glissé dans ce trou d’eau gelée. On dirait que j’en suis revenu, tu vois. Me voistu? Michèle, j’ai bu ma petite fiole pour tenir le coup, j’ai marché, ensuite, j’ai marché sur une plaine couverte de cendres, j’ai croisé un loup brûlé et aveugle, un qui n’est pas sorti du bois, un qui comme moi s’est caché quelque part…
Je suis revenu pour te prévenir Michèle, te prévenir d’un autre qui avait perdu son papa aussi avant tout ça, qui avait cuisiné sa vengeance, tu vois? Le Norvégien aussi avait un père mort qui devait le hanter, moi, j’ai personne à hanter, j’ai personne à hanter, pas de fils, pas de frère, pas d’amant, pas d’amour, seul, seul. Et personne à effrayer la nuit sur les remparts de ma maison… tu connais mon paysage, tu connais ma maison, je pourrais te hanter à toi si tu m’autorises ….attention Michèle, évite le Norvégien, conclus vite et rentrons chez nous, tu me ramènes chez nous ? Je serai sage. Promis.

Bernstein :Tu me hanteras quand tu seras mort. Regarde-les.
Lesquels sont vivants ? C’est nous, c’est nous….rentrons.