"Ta main est si douce pour mon ventre, Edwige, aussi douce que sa bouche était douce quand sa bouche prenait mon ventre, lorsqu'il me prenait entre ses lèvres, lorsqu'il me mangeait de ses dents bien blanches, lorsqu'il me caressait de ses mains, lorsqu'il me ravageait de ses mains"

Edwige, une fille sauvage se réfugie dans la cave, lieu d'oubli et de mystère; elle se protège de la foule qui vient la voir, foule fervente et mystique qui veut assister au miracle qui veut voir couler ses mains, toucher cette eau miraculeuse dont ils supposent qu'elle les guérira de tous les maux. Edwige refuse ce cirque, cette mascarade de cérémonie que ses parents ont organisée prétextant l'enterrement d'Esther, la chère sœur disparue subitement voilà dix ans jour pour jour, nuit pour nuit.
Non! un enterrement sans corps n'aura pas lieu.
Non! elle ne priera pas pour cette foule délirante qui a payé pour assister au spectacle pitoyable de sa famille cupide et défaite.
Non! Esther n'est pas morte...
Elle réapparaîtra en ce jour sombre, portée par un brouillard épais; renaissance de l'oubliée pleine d'un message d'amour, emplie d'un enfant d'espérance, qu'elle mettra au monde dans la douleur et le sang...

"Esther a disparu voilà dix ans. Sa famille a invité le village à venir lui faire un dernier adieu lors d'une messe de funérailles, car tout le monde croit à sa mort. Mais sa sœur Edwige, stigmatisée dont les mains suintent comme les larmes s'écoulent des yeux d'une pleureuse, prétend qu'Esther est toujours vivante."