Le Village des sourds : Extrait 1 (p. 9)
Avec l'aimable autorisation des éditons Actes-Sud, dans le cadre du Prix Sony Labou Tansi
Brouillard blanc éblouissant.
Le sifflement du vent devient sifflement humain.
Un homme aux lunettes rondes et capuche à poils apparaît.
À ses côtés se tient une adolescente charpentée.
Mutique, elle observe attentivement l’homme qui s’adresse à l’assemblée.
L’HOMME. Si vous veniez chez moi, à Okionuk, vous diriez que tout est blanc.
Mais pour moi qui suis née ici, rien n’est jamais tout à fait blanc. Nous avons le blanc cru, le blanc cuit, le blanc farine, le blanc albinos, le blanc albatros, le blanc squelette, et même le blanc noir, quand la pleine lune se reflète sur nos lacs gelés.
Non. Ne cherchez pas. Nous n’apparaissons pas sur vos cartes.
Okionuk est une petite pustule de cent habitants, accrochée au nord-nord-est du monde.
Nous sommes l’un des sept villages de la Paliouquie. Bon, la Paliouquie ne vous dira rien non plus.
Nous ne sommes pas ce qu’on peut appeler “une région touristique”.
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.