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«Cent wagons aux portes bouclées à mort et plombées, deux locomotives à l'avant, deux à l'arrière tchouk-tchouk... hou-ou ! Cent wagons. Lieu de départ, inconnu. Lieu de destination, secret. On tient sa langue. Votre boulot n'est pas sorcier : les voies doivent être en état. De là à là. Ric-rac.»

  • Le Train Zéro, extrait

Une gare perdue aux lisières du monde, de la Russie. Chaque jour, tout doit être fait pour que puisse passer le Train Zéro. Tout n’est que l’ombre de l’attente du passage quotidien de ce train, la raison de vivre de tout ce petit village contrôlé par l’armée. On ne sait rien de lui, ni ce qu’il transporte, ni où il va, ni d’où il vient.Un épais secret qu’il est interdit aux habitants de chercher à connaître sous peine de mort.


Ce sont, en fait, aux derniers jours de cette colonie ferroviaire que nous assistons. Un homme Ivan Arbadiev reste le seul habitant de ce lieu déserté qu’il refuse de quitter. Ses parents, ennemis du peuple, se sont suicidés et il a été élevé par la patrie, pour la patrie, et il n’a eu, dans sa vie, que le Train Zéro et c’est seul avec lui qu’il va rester.


Au seuil de sa mort, donc, nous voyons sa vie avec se dérouler en flashback, de l’arrivée des premiers habitants jusqu’à leur départ. Y défile le quotidien de son travail, de sa famille, sa quête d’amour... et le destin funeste de certains que l’attente de ce train va rendre fou.


Dans ce texte puissant et dense, tout évoque un système concentrationnaire soviétique mais très étrangement, et presque de manière incompréhensible, il émeut sur le sens de la vie de manière plus générale. Les personnages sont tellement pris dans leur désir de vie, d’amour, de comprendre ou d’accepter que leur humanité nous saisit bien au-delà du contexte historique.


Ce Train Zéro peut être une métaphore de la cause communiste comme il est celui de ce qui fait tout simplement vivre ou de mourir, de ce qui fait sens ou non. Il décrit de manière frappante comment des êtres font face à l’incompréhensible de la vie, il suggère combien l’émotion de la vie, la quête et le désir reposent sur ce qu’on ne possède pas, ne connaît pas.


l parle de la condition humaine, insatisfaite, en quête d’elle-même. Il raconte comment des êtres se raccrochent à leur vie quotidienne au milieu de ce qui les dépasse, la vie, la société.


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