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Écrit en 2007 - français

Présentation

Novarina affirme dans un texte des années 80 une hostilité à la prétention communicante des médias et de la télévision. Dans Devant la parole , il nous fait entrer, loin des poncifs de la figure de l'écrivain, dans le laboratoire d'un écrivain-peintre plus manuel qu'intellectuel, dans un étrange atelier artisanal où l'on assiste à son ascèse : il se contraint à des exercices physiques, des tâches manuelles, des activités répétitives, où il affronte la matière du monde en même temps que la matière des mots, loin des schémas de la communication binaire, loin des représentations toutes faites de la langue et du langage. L'écrivain, briseur d'idoles, est celui qui se trouve au « croisement contradictoire des forces ». L'écriture du plateau, l'écriture de théâtre devient un exercice de peinture en grand format, un combat avec l'espace. Rendant un hommage vibrant au théâtre, Novarina en dresse un portrait paradoxal : le théâtre est le lieu où l'on ne vient rien voir, où ce qu'on voit n'est pas identifiable, où l'acteur se livre à un sacrifice comique, où nous sommes finalement amenés à mettre en cause nos représentations. « Si l'artiste est doué , c'est d'un manque », écrit-il . Ce manque fondateur, c'est le lieu du mystère, de la jubilation et de la perte.