Le Mur est le récit d’un massacre : celui commis par l’armée du gouvernement dans deux quartiers de la ville de Deir Ez-Zor en Syrie en septembre 2012. L’armée a procédé à des descentes dans les maisons, des arrestations et de multiples exécutions sommaires. Les mises à mort variaient entre des tirs à la tête, des mutilations, des décapitations, des incinérations, des viols à mort et des exécutions collectives. En tant que survivant, ce texte n’est pas pour moi un énième témoignage des atrocités de la guerre. Il répond à la nécessité de chercher un nouveau langage pour dépasser l’ineffable. Je dissèque l’événement, je viens étirer le temps et l’espace, multiplier les points de vue et les formes d’écriture pour explorer et dialoguer avec l’espace intérieur de chacun ; cet espace singulier et intime qui touche à l’universel.